ARNYS : PROFESSION, TAILLEUR

 

 

 

Nous ne sommes pas à Savile Row,

mais chez Arnys, une sous-marque de Berluti 

qui habillait aussi VGE

 

 

 

 

Ce blog fait - aussi - un peu de politique.

 

Avant les "primaires" de la droite, j'avais osé le pronostic que M. Juppé serait élu président de la république au printemps 2017 et qu'il choisirait M. Macron comme premier ministre, pour commencer. Ensemble, ils démembreraient une partie  de la construction sociale française, qui n'est pas parfaite, en ne mécontentant qu'une partie de la population. Les "progressistes" les laisseraient faire, par peur de l'extrême droite. Il n'y a plus de gauche crédible en France.

 

Je me suis trompé. M. Fillon a pris la place qu'on accordait par avance à M. Juppé, prouvant ainsi à quel point la faction catholique archaïque est encore puissante en France. En Belgique, du temps du père Van Rompuy et de ses "CVP-jongeren", il y avait ce qu'on appelait, par exagération, les cathos de gauche. Il s'agissait de sociaux-démocrates très respectables qui avaient en plus la foi. En France, cette tendance a été largement représentée et la majorité des élus, en public, s'affichent d'ailleurs comme étant les représentants de la meilleure fille de l'église. Mitterrand était croyant, un catholique romain, et des gens comme Delors, Jospin et Rocard étaient issus de l'église réformée, des croyants donc. Cela ne me pose aucun problème et concerne leur vie privée, leur conscience. Je professe une grande estime envers les trois derniers cités.

 

M. Fillon appartient à un catholicisme militant, qui voudrait remettre au goût du jour, dans la loi, des interdits religieux ayant trait à la vie ou la mort, les préférences et les pratiques sexuelles, le genre etc ... Je ne suis pas du tout d'accord. C'est vous dire que je suis un adversaire de M. Fillon, clairement.

 

Pour le moment, "on" lui cherche des poux, non pas sur le terrain de son programme, qui en est pourtant infesté, mais sur la gestion des allocations faites à ses assistants parlementaires et sur la manière dont il s'habille, et comment il paie sa garde-robe. L'hypocrisie de la suspicion d'innocence mise à part, il aurait payé sa femme, un fils et une fille sur le budget alloué à ces fameux auxiliaires, rétribuant ainsi des emplois fictifs, et il porterait des vêtements de luxe, taillés chez le même costumier que l'ancien président Giscard d'Estaing, mais il se les serait fait offrir par "un ami". Je pense que tout ceci est effectivement peu conforme à l'éthique, et peut-être même illégal, mais ils le font tous, à un degré ou à un autre. Je l'absous personnellement pour ces péchés de peu d'importance. 

 

Au même moment, un ministre turc en exercice se voit refuser l'accès à plusieurs pays de l'Union Européenne. Il n'y est pas en mission diplomatique, il y vient pour faire de la propagande active au sein de meetings réservés à la diaspora turque, en vue de soutenir son président, M. Erdogan, qui va tenter prochainement par référendum - y compris auprès des Turcs de l'étranger - de s'arroger les pleins pouvoirs et d'occuper, de facto, le poste d'un dictateur, d'un "tyran" à l'ancienne. Libre aux Turcs de souhaiter ce régime, mais il me semble que notre UE ne doit pas tolérer ces agissements sur le sol commun, d'une part, et doit rompre totalement les pourparlers en vue de l'adhésion de la république turque, d'autre part. Eh bien non, la France de Flamby accueille le ministre expulsé par nos partenaires fidèles et l'autorise à s'exprimer librement et devant les media au cours d'un grand meeting de propagande dans l'est de la France.

 

Simultanément, M. Estrosi, qui fut un excellent pilote professionnel de moto, sponsorisé par les finances publiques du contribuable niçois, et appartient maintenant à la nomenklatura de droite traditionnelle, il a même été ministre, fait des pieds et des mains pour qu'on interdise un spectacle de l'humoriste - contesté et qui n'emporte pas mon adhésion totale non plus - M'bala M'Bala. Celui-ci porte sur scène un boubou ne venant pas de chez Arnys et manie la provocation, ainsi que  l'humour, comme personne depuis la mort de Desproges. Il est français, de racines camerounaises (comme le "gentil" Noah qui exporte son argent à l'abri du fisc français) et a longtemps formé un duo irrésistible avec Elie Semoun. Il a semble-t-il effectué un virage inexpliqué, tient parfois des propos anti-sémites inacceptables (à mes yeux aussi) mais tout cela cadre dans une provocation mal gérée. Quand il y fait allusion, de manière rétrospective, je continue à le trouver drôle car c'est de l'auto-dérision. D'ailleurs, son public est nombreux, et il ne s'agit pas uniquement d'Africains de troisième génération un peu remontés, d'islamistes peu équilibrés ou de skinheads. Il y a aussi beaucoup de gens "comme vous et moi". Sa pseudo-amitié avec M. Lepen est de la provocation - il aurait pu s'en abstenir - et le révisionnisme est pour moi acceptable. Je veux dire par là que si des gens idiots ou mal intentionnés (ou les deux) veulent nier les faits historiques, il est bon qu'on ne les occulte pas mais qu'on les combatte, en montrant combien ils ont tort. Je crois aussi qu'il faut laisser s'exprimer les frontistes, pour montrer l'erreur dans laquelle ils sont. Réduire au silence et interdire n'a jamais rien arrangé. Mais la France a oublié Voltaire ou Hugo, hélas. 

 

En clair, je crois que Dieudonné - son nom de scène - est beaucoup moins dangereux

pour l'ordre public et la démocratie que les soutiens d'Erdogan.

Et je lui adresse au passage une ... prière pour qu'il arrête illico presto

ses attaques injustes contre les ressortissants juifs.

Il peut critiquer la politique expansionniste et colonialiste de l'état d'Israël; ça oui.

Je me range à ses côtés sur ce point, sur ce point seulement.

Fais-nous encore rire, Dieudo, et arrête tes conneries.

 

 

 

 

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