AU-DELA DE L'ETANG

 

 

 

 

 

 

 

Restons (télé-) objectifs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vous ai expliqué notre dernière promenade sur l'île Sainte-Lucie. Celle-ci fait partie, en fait, de l'unité de l'étang de Bages-Sigean et on l'atteint au départ de Port-la-Nouvelle. Deux passerelles au-dessus de l'écluse sur le chenal qui rejoint la zone portuaire de cette bourgade permettent de prendre pied sur son territoire. Deux promenades imbriquées en forme de huit vous en font faire le tour. La plus longue suit tout l'extérieur du parcours, 7 km environ, et vous offre successivement des échappées vers le massif de la Clape et Gruissan, vers l'étang de l'Ayrolle, vers Narbonne, vers Bages et les Corbières, et enfin vers l'Espagne au-delà du Canigou. En se retournant sur Port-la-Nouvelle, c'est la perspective de La Franqui qu'on embrasse.

 

J'ai choisi de vous montrer un panorama comprimé (zoom arrêté sur 300 mm de distance focale, avec un petit capteur!) centré sur la cathédrale de Narbonne, Saint-Just-et-Saint-Sauveur, haute de ses 41 mètres de voûte mais ... inachevée. En effet, seul le choeur existe, et tant le transept que la nef de la croix latine initialement prévue en sont restés à l'état d'ébauche, faute de moyens financiers, faute de l'approbation des consuls de la ville, et aussi à cause de la démoralisation populaire qui a suivi la peste (milieu du quatorzième siècle) et les raids destructeurs du Prince de Galles.

 

J'ai souvent l'occasion d'évoquer la Guerre de Cent Ans dans ses lignes, notamment en vous parlant du connétable Duguesclin (mort à Châteauneuf-de-Randon, près de chez la sympathique Marie Laurens) ou de la Dômerie d'Aubrac. Cette fois, c'est le personnage d'Edouard de Woodstock - gimme an "F" ! -  le fameux Prince Noir, fils d'Edouard III d'Angleterre et d'une princesse de chez nous, la douce Philippa de Hainaut, originaire de Valenciennes, qui nous intéresse. Il a lancé ses soudards faire rapine - les célèbres "chevauchées" - du nord au sud de la France, et notamment en Languedoc, où Montgiscard (pas vraiment le Languedoc, on est d'accord, mais le Lauragais tout proche a souffert aussi), Carcassonne et Narbonne furent malmenées, alors que Castelnaudary fut même détruite: plus de cassoulet pour le casse-croûte anglais. 

 

En fait, c'était déjà la politique de la terre brûlée avant la lettre. Ces incursions ne servaient pas à conquérir durablement des terres, mais à affaiblir le François et à terroriser la population. On ne disait pas aux petits enfants pas sages: "Attention, le vilain Monsieur Fillon va venir prendre ton costume", à l'époque,  mais on les menaçait de la venue de la soldatesque anglaise, souvent renforcée par des Gallois et des Gascons. Cette peur atavique demeure dans mon département des Pyrénées Orientales, chaque fois que les rugbymen, du XIII ou bien du XV, vont se faire étriller par des équipes britanniques. 

 

Mais la photo est belle.

 

 

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