VOICI LA RAISON PRINCIPALE

Oui, c'est un garage qui me sert d'auditorium
Oui, c'est un garage qui me sert d'auditorium

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaque chose venant "en son temps",

un garage réaffecté me tient lieu

de "pièce à musique".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et j'en suis très satisfait.

Lorsque j'ai rejoint le domicile de mes parents, après que l'on m'eût arraché (littéralement) à l'affection de ma grand-mère, j'ai intégré une chambre bien agencée que je partageais en un premier temps avec mon frère. Une fois que nous avons tous deux atteint la première adolescence, cette situation ne fut plus tenable. Il déménagea alors vers une annexe, sorte d'appendice à la chambre-à-coucher de mes parents, séparé de celle-ci par une porte accordéon monumentale.

Pour des "gosses de riches", nous étions à plaindre. Passons.

 

Vers l'âge de 14 ans, la musique que je souhaitais écouter n'entrait pas en accord parfait, ni même en harmonie, avec les préférences de mes vieux. Pour simplifier, vous saisirez le hiatus qui existe entre Led Zeppelin et Richard Wagner! 

 

Avec les trois sous que me rapportèrent mon anniversaire de 15 ans, j'ai "construit" une paire gigantesque d'Isophon, vendus en kit à Radio Bourse, le magasin de hifi qui se trouvait au centre de BXL, près de "La Bécasse" (rue Marché aux Herbes?). Je lui ai adjoint un ampli japonais (Sansui au-222) et un pick-up (tourne-disque en France) d'entrée de gamme de la marque Dual.

Le roi n'était pas mon cousin et décibels rimaient avec Pachelbel autant que bémol avec Deep Purple. 

 

Le reste ... est une longue histoire de passion pour la musique, toutes les musiques sauf la tecno, que je ne tiens que pour du bruit (vieux con, va !) destiné à faire vendre des produits chimiques (ecstasy et autres) et du matériel électronique à une tranche de jeunesse huppée sans esprit critique. 

 

Nous partageons à présent notre temps d'une manière de plus en plus systématique, Christine et moi, entre Corneilla où les décisions sont prises de manière consensuelle ... en suivant toujours sa préférence à elle, et qui sert de lieu de travail, et LF, où je n'ai rien à dire, et qui sert de base de loisirs. Elle m'y a amadoué en me concédant une "pièce à musique". On m'avait d'abord accordé un cabinet de toilette, mais j'ai fait valoir que les basses y deviendraient tonitruantes (effet bass-reflex) et risqueraient d'endommager la structure en plaquo du bâtiment. Cette raison architecturale fit grand effet et j'installerai donc un jour mon petit paradis de manière idéale dans le garage. Pour l'heure, j'y "campe" de manière fort confortable. Les murs latéraux comportent encore tout l'impedimenta d'avant (un tiers atelier de brico, un tiers de vieilles fringues et un tiers de rebut pour tout ce qui ne sert plus) mais j'ai l'autorisation de faire progressivement place nette. On dit "schoon schip"  

(= littéralement vaisseau propre) en néerlandais, et j'adore cette expression, surtout pour écouter du Led Zep', de l'Aerosmith ou du Jefferson Airplane. J'accepterais même un petit Vaisseau Fantôme (Der fliegende Holländer) ... 

 

Le revendeur de matériel stéréo que je fréquentais à BXL depuis plus de 20 ans a été repris par un certain Alain, avec qui j'ai sympathisé et que je trouve de bon conseil. Grâce à un sponsoring extra-viticole, un prêt à taux réduit remboursable au long terme m'a permis d'acquérir chez lui une paire de haut-parleurs de construction française, qui siégeaient dans son show-room. Branché sur mon "vieux" système - anglais - remontant à la fin du siècle précédent, le résultat est très convainquant. Seuls les enregistrements gravés par Deutsche Grammophon, anciens je suppose dans ma collection, font apparaître un discret "scintillement" métallique sur la main droite du piano. Pour le reste, c'est l'extase. J'ai même déconnecté le petit caisson à basses que j'utilisais de temps à autre. Même en écoutant Charlie Haden et ses semblables, Philippe Aerts compris, on s'en passe à présent. 

 

Mais il y a une ombre au tableau: je redécouvre toute ma collection de galettes digitales (à trois zéros bien pleins) et j'y passe des heures et des heures de pure félicité. Du coup, je lis un peu moins et ma comptabilité s'accumule dans la poubelle qui lui sert de rangement emblématique. La maladie de Fuchs ne touche ni mes tympans, ni mon oreille interne, et écouter m'est devenu beaucoup plus facile que lire. Est-ce le début de la fin d'un intello?

 

 

Merci, Christine, d'avoir remplacé de manière avantageuse le mont de piété. 

 

 

 

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