Ne noyons pas le poisson,
le plus jeune de mes deux fils,
Loïc, a atteint l'âge de trente ans.
Le jour-même, il était "pris", et la veille aussi. Grâce à la complicité de sa mokkel, la resplendissante Stefke (extreme left on my picture), Christine et moi avons pu nous immiscer dans leur tête-à-tête jubilaire. Le tout s'est déroulé, fort à propos, au joli restaurant "Aux Petits Oignons" , dont la soeur dudit Loïc est commis de salle.
Après un contact avec la direction, nous sommes convenus que je pusse lui faire (re)découvrir un cru de son année de naissance, un petit vin du Haut-Médoc encore guilleret malgré la faible réputation de son millésime. Ma foi, le bouchon était impeccable et le vin, que j'ai amené en carafe au restaurant, gardait une belle teinte grenat, des arômes tertiaires élégants et une finale aux tannins presque soyeux. Bon, ce n'était pas un monstre de puissance mais il a tenu tête honorablement au porc confit provenant d'un élevage de la région gantoise (Brasvar), qui nourrit sa production à l'ancienne, càd avec des déchets domestiques divers et le petit lait d'une fromagerie proche.
Pour le skreï (exquis) qui constituait le plat de consistance, nous sommes passés à autre chose, quand mêêême.
Le service a été à la hauteur des plats proposés, malgré les liens du sang qui entraînent certes une connivence mais pas un relâchement. C'est devenu une "pro", la petite soeur. Merci d'ailleurs à toute l'équipe de salle qui oeuvre dans une ambiance jeune, souriante et efficace. Et merci aussi aux gens de l'ombre, derrière la porte de la cuisine. Ils sont peu nombreux pour envoyer 40 couverts, midi et soir, mais le chef a su imprimer un esprit d'équipe qui marche à la perfection. Un cuisinier de l'Aveyron, qui tient une jolie auberge (haut de gamme) dans le Rouergue, m' a dit un jour qu'il en avait eu marre de travailler dans des établissements où "on est quatre pour éplucher une asperge".
Je vois très bien ce qu'il veut dire. Toutefois, le "gastro" prend du temps et exige du soin.
Loïc, il faudra sans doute attendre plus de trois cents jours pour remettre cela,
mais le pot (150 cl) de Bas-Armagnac 1987 devrait te faire prendre patience.
Encore un joyeux anniversaire, mon fils!
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