INSPIRATION OU EXPIRATION

 

 

Un billet inspiré par un coup de fil tombé bien à propos

 

 

 

Qui a besoin de la presse?

 

L'information mondiale est inféodée à Associated Press (la fameuse AP) et les médias occidentaux et leurs alliés ne font que "resucer", AFP en tête. Il existe une kyrielle de personnes se revendiquant du "journalisme", avec ou sans qualification professionnelle et avec ou sans compétence en la matière, ce qui n'est pas forcément superposable. 

 

Il en faut. Il faut, dans une démocratie, que l'information ne soit pas donnée en droite ligne par le pouvoir.

 

Par contre, il est pour moi hors de question de mettre tout le monde dans le même panier.

 

Ce que j'appelle un "journaliste" - entre parenthèses, c'est la formation de départ de mon fils aîné, mais il n'a jamais professé - c'est quelqu'un qui a appris à rechercher des informations, à les vérifier, à les transmettre à son public (ciblé ou non) et qui gagne sa vie en faisant cela. Je pense qu'il a le droit de faire toutes les interprétations, analyses, procès d'intention qu'il veut, en les présentant comme tels, en toute liberté et sans risquer aucune sanction, ni pénale, ni financière. Par contre, il a le devoir de ne donner que des informations dont il a raisonnablement vérifié l'authenticité. Il faut sanctionner lourdement (radiation par exemple) les professionnels qui ne respectent pas ce point. 

 

Ce que j'appelle un chroniqueur - et je le fus de 1984 à 2004 moi-même - est quelqu'un qui émet un avis public (parution) sur un sujet donné à propos duquel il est censé posséder une certaine connaissance. Le plus souvent, il n'est pas journaliste de formation (mais peut l'être). Il peut être rétribué pour le faire, ou au contraire "travailler" sans rétribution financière.

 

Le meilleur exemple est celui des anciens footballeurs - rarement de grands lettrés ou d'immenses linguistes - qui deviennent commentateurs de football.

 

Allons-y tout de go: je n'ai que très peu d'estime pour la profession de journaliste dans son ensemble. La plupart d'entre eux sont d'une intelligence très moyenne, d'une qualité de philologue exécrable et d'un esprit critique au ras des pâquerettes. Toutefois, certains hommes ou femmes de qualité sortent du lot et ceux-là nous apprennent beaucoup de choses et sont les garants de notre liberté, les scrutateurs du pouvoir et les veilleuses de la flamme de notre imagination. Bien dit, non? 

 

Jamais un journaliste ne doit devenir une vedette. Il n'est pas un acteur de la vie publique, juste un observateur attentif. Il doit gagner honnêtement sa vie, ni plus ni moins. Or, ce n'est jamais le cas: les pigistes insignes gagnent une misère et les cadors touchent des émoluments scandaleusement élevés.

 

Il me semble que la presse écrite de papa est en train d'expirer, à cause des billets d'information en ligne . "Video killed the radio star", en quelque sorte.

 

Et les blogs foisonnent, ce que j'applaudis des deux mains.

Oui mais, pourquoi diable tout blogueur estime-t-il qu'il a le droit de toucher de l'argent en faisant lire ses bafouilles?

Idem pour les musiciens. J'adore les musiciens de rue et leur glisse souvent la pièce quand ils sont bons. Tous mes enfants sont musiciens, d'un bon niveau et pluri-instrumentistes, mais ils n'estiment pas devoir en faire un gagne-pain.

De même pour les sportifs. Dès qu'un tennisman minime lifte correctement, son père le voit déjà N° 1 mondial avec le fric qui accompagne ce classement.

Je méprise les "intermittents du spectacle" et le système de favoritisme mis en place pour eux, afin de s'assurer leur vote, du temps de la Mitte et du retors Jack Lang.

 

Entre un électricien qui cherche un emploi dans la société civile normale, et un éclairagiste ou un soundman sur le circuit rock, quelle est la différence? Les "artistes" à la noix me gonflent.

 

Bon, je me suis fait des milliers de détracteurs en quelques lignes, peu importe. Ils boivent du Tariquet, du Mouton-Cadet ou des vins "nature", de toute façon.

 

Après cette clarification, je vous explique la raison de mon illustration. Cette institution perpignanaise, à distance de lapidation* de la cathédrale Saint-Jean, fut animée un temps à "quatre fois deux mains" par le couple Banyols (Didier et Marie-Louise), secondé par celui de Jean et Rachellle Plouzennec. Ces lascars-là honorèrent ensuite la gastronomie du département en allant jusqu'à obtenir un double macaron pour Les Feuillants de Céret.

 

Or, j'ai reçu un coup de téléphone très sympathique ce matin de ladite Marie-Louise, MLB. Cette sommelière de pointe à présent retraitée va bien finir par venir déguster mes vins ... pour son information personnelle car ceci n'aura plus guère d'influence sur ma notoriété à moi (ni à elle). Cela me fait plaisir car je la connais bien mieux qu'elle n'a d'info sur moi.

Elle voulait également échanger quelques avis techniques concernant un papier qu'elle peine à terminer, le traînant comme un boulet. Comme je ne lui sentais pas une motivation vive sur ce coup-là, nous avons parlé de choses et d'autres, et notamment de l'écriture.

 

En ce qui me concerne, je lasserais bien les lecteurs à longueur de page et de journée, tant mon plaisir à écrire est grand. C'est parfois la fatigue (lecture, concentration, précision) qui me limite, ou bien le temps disponible. Heureusement pour vous les amis.

 

J'ai donné comme conseil - mais qui suis-je pour le faire ? - à mon estimable interlocutrice de ne pas écrire un article qui ne l'amusât pas, ou en tout cas de ne pas le terminer. Personne ne nous oblige à prendre constamment la plume, ni de manière régulière.

 

De même - j'en sais quelque chose ! - personne ne vous oblige à nous lire,

même pas occasionnellement. On n'a jamais le lectorat qu'on mérite (snif)! 

 

 

 

*: les paroisses de Perpignan sont très rétrogrades, très traditionnalistes. Celle de Grande-La-Réal en est même caricaturale.

    Il me semble qu'on y jette encore fréquement des pierres sur les pécheurs/pécheresses. 

 

 

Write a comment

Comments: 0