ON MAÎTRISE

Un duo qui marche ...
Un duo qui marche ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ne manquerait plus que cela, diront certains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce blog se livre de plus en plus à de l'introspection, et se montre de moins en moins promotionnel pour mon activité professionnelle. Je l'assume entièrement et comprends également qu'il intéressera un nombre limité de lecteurs, partant.

 

Au domaine, Christine et moi avons fini par accepter l'idée que la "notoriété" et la prospérité commerciale qui est censée l'accompagner ne sont pas faites pour nous. Ce que je n'ai pas réussi à implanter en quinze ans, ou presque, ne naîtra pas plus au cours des années difficiles qui nous attendent, à nous tous, nous les petits vignerons. Il est donc plus que jamais inutile de vouloir entrer dans le grand barnum du marketing convenu. Notre clientèle sera, de manière essentielle, constituée d'une centaine de restaurateurs de qualité qui nous font confiance, et d'un maximum de clients particuliers, parfois par le biais de quelques cavistes convaincus, éparpillés.

 

Mon sujet du jour colle à cette perception: introspection, anecdote, recherche de satisfactions saines au quotidien.

 

Vous le savez, c'est ma grand-mère, aka "Bobonne", qui m'a élevé pour l'essentiel de mon enfance et de ma pré-adolescence. Elle appréciait le café. Chez mes parents, le "jus" n'était pas bon, comme l'essentiel de ce qui touchait l'alimentation d'ailleurs. Cette notion, relative, signifie simplement que c'était différent - plus banal - que ce à quoi j'avais été habitué. Je me suis donc détaché du café à cette époque.

 

Le goût m'en est revenu bien plus tard, et notamment à la fin des années '90 où certaines de mes proches y attachaient une grande importance. Ce fut l'arrivée d'une petite machine à expresso Saeco, une entrée de gamme sans aucune fonction automatique - même pas de moulin intégré - mais à la pompe robuste et dont le porte-filtre possédait une espèce de soupape centrale permettant la formation d'une mousse assez généreuse. Tout cela, je ne l'ai saisi qu'au fur et à mesure.

 

Hélas, après de bons et loyaux services (presque 20 ans) , les joints de la chaudière ont fini par lâcher et un réparateur bidon (ou malhonnête, je n'ai pas encore arrêté ma décision) a mis trois années à réaliser des interventions - dit-il - sans succès. Nous avons vécu d'expédients caféicoles, peu satisfaisants. Les machines sont compliquées, les prix ont monté en flèche et Saeco a été repris par Philips, quelle horreur! 

 

Je glisse sur les détails, peu contributifs à l'évolution de mon récit. J'ai enfin jeté mon dévolu sur deux très bonnes machines italiennes dites automatiques - en fait, dont la pompe électrique fait tout pour vous, mais rien d'autre - mais dont le seul importateur d'importance est un site internet, bien fait, très commerçant. Voilà, je n'aime pas l'e-commerce et souhaite un SAV de proximité. Malgré des contacts cordiaux avec eux et les fabricants, nous n'avons pas fait affaire. J'ai alors retenu un constructeur barcelonnais, que je me proposais de contacter.

Je me proposais ... il n'y a pas que Lee Morgan pour titrer "The Procrastinator".

 

Et puis, au hasard de mes lectures - connectées - je me suis aperçu qu'une marque, une seule, comme le petit village gaulois d'Armorique, fabriquait encore une machine à pompe manuelle (piston et levier articulé) pour les amateurs, comme au temps glorieux des baristas célèbres de l'entre-deux-guerres. Les éléments sont les mêmes depuis 50 ans au moins, s'usent lentement, et on trouve facilement de la pièce de rechange, neuve. Le seul accessoire électrique est la chaudière, forcément, une résistance donc. J'ai alors acquis une "La Pavoni" de modèle Europiccola: c'est-y pas beau comme nom? 

 

J'avoue que c'est le même site qui m'a livré: leur contact avec la clientèle est bon, leurs prix le sont aussi et je pense que les interventions techniques seront réduites sur cette machine à leur plus simple expression. Peut-être même pourrais-je faire la maintenance moi-même? 

 

J'étais prévenu, le maniement nécessite un peu de doigté, une petite période d'apprentissage et de la patience, moyennant quoi vous obtenez les meilleurs "shots" possibles, incomparables et inégalables par aucune machine au monde, aussi perfectionnée soit-elle. N'y allons pas par quatre chemins, mon esprit cartésien, mon application, mon sens de l'observation ont comblé mon manque relatif d'intelligence - évidemment, par rapport au Garde des Sceaux français je passe pour un génie (sans bouillir) mais ce n'est pas difficile - et mon peu d'adresse manuelle. Au bout d'une trentaine d'essais, les tasses ont été "buvables", et même OK au goût. Mais peu d'extraction (un comble!) et une crème laissant à désirer. Il a fallu se rendre à l'évidence, le moulin à café basique de Corneilla, qui convient très bien pour une machine banale, ne me donne pas une mouture assez fine ni assez régulière. Celui de LF, plus design mais fait pour les bobos, améliore un peu la situation mais pas totalement.

 

J'ai donc demandé aux deux torréfacteurs qui ont la chance de me compter dans leur chalandise de me moudre, chacun dans leur coin, deux ou trois petits sachets (125 ou 250 gr) de fèves différentes à des granulométries coissantes, allant de la "poudre pour café turc" au calibre qu'ils préconisent pour les expressos. Et là, après un peu de tâtonnement, eureka, on y était. Mais, d'une part je préfère conserver mon café en grains (et au congélateur), d'autre part, au bout de deux ou trois jours, le café moulu sèche. Il fallait donc impérativement passer à l'achat d'un "bon" moulin,  aussi cher que la machine en elle-même, mais dont les meules semblent permettre de moudre 250 kg de café au moins avant leur remplacement ... on peut voir venir.

 

En bonus, la buse vapeur vous fait mousser du lait entier en une-deux-trois! 

 

Cette fois encore, une courte période de "tries and errors" a été nécessaire, mais je suis à présent capable de faire à la demande des cafés courts,  de "ristretto +++" à "expresso presque normal", au goût de chacun. Christine les aime un peu moins corsés que moi, mais puissants quand même et bien gras. Et le tout passe par la petite cupule dans le porte filtre, avec une seule mesurette de café! Avant, il en fallait bien bon deux (> 12-14 gr de café) dans la grande cupule pour une tasse de qualité correcte.

 

 

Ce n'était pas le but recherché mais nous allons en plus faire des économies sur la quantité de café nécessaire. Enfin, ceci reste à voir car nous ne nous limitons plus à une ou deux petites tasses le matin à présent ... Toutefois, 15h30' constitue la limite ultime; sinon, la nuit de sommeil devient inexistante pour chacun d'entre nous.

 

En guise de conclusion: oui, votre Léon est un peu obsessionnel. mais par contre nous avons d'une certaine manière fait la nique aux chantres du marketing qui vous vendent des "usines" à café où un drône vous met les grains d'un côté, où la Lyonnaise des Eaux vous remplit automatiquement le réservoir et où le café sort de l'autre.

Mieux encore, nous avons court-circuité Nestlé et ses Clooney-ries. 

 

Et ne croyez pas les nombreux forums qui vous présentent cette méthode comme ingouvernable,

avec des réglages incessants de la pression de vapeur, du thermostat, de la durée d'infusion etc...

Non, il faut simplement un moulin capable de moudre serré et régulier.

Un p'tit café ... ?

 

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Marc & Anne (Tuesday, 13 June 2017 21:45)

    L'infusion, Luc , l'infusion.