PORTES OUVERTES EN GRAND SUR LA MARGERIDE

 

 

 

 

 

 

 

 

Ambiance lumineuse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon absence du grand réseau, depuis le 27 juillet, vous a fait comprendre "qu'il se passait quelque chose". Non, trois fois non, je ne suis pas mort (car je mange encore, comme Saint Nicolas ou Saint Eloi, suivant les versions). Pour la première fois depuis 2005, date de mon installation, j'ai pu profiter de vraies vacances! Je vous en ferai le récit à contresens, après vous avoir montré la carte de nos pérégrinations, à Christine et à moi.

 

Hier soir, nous logions dans un coin de France que nous adorons: l'Aubrac. Vous savez que cette zone très agricole est cantaloue pour une partie, au nord; qu'elle est aveyronnaise pour sa majorité, à l'ouest; mais qu'elle est aussi lozériene, dans la Margeride. Nous comptons une clientèle riche dans ce coin, et tous ces restaurateurs se connaissent bien et s'apprécient. En novembre de l'an dernier, nous avions rencontré lors d'une soirée chez Cyril Attrazic un des deux frères d'une famille qui joue un rôle important dans le petit monde du CHR local: Christophe Brunel. Avec son frangin, ils ont remis au goût du jour le beau château d'Orfeuillette en 2009 et lui-même tient une halte bien commode en bordure de l'A 75, au nord de Saint Chély d'Apcher: les ... Portes d'Apcher, justement. Depuis le printemps, vous pouvez y boire notre Eglise de Coume Majou et la Cuvée Majou 2009

 

Nous avons fait étape dans le Bas-Rhin vendredi soir et je comptais "redescendre" vers le lac du Bourget, ou quelque chose de similaire. Eh bien non: nous avons enfilé les nationales de Sélestat à Mulhouse, puis au travers du Territoire de Belfort jusqu'à Besançon. Et de là, ce fut ensuite Dôle, Chalons-sur-Saône, Roanne et enfin l'A 89 (magnifique mais limitée à 110 km/h) de Thiers à son échangeur avec l'A 75 qui nous amena sur le coup de 20 h 30 à notre table sur la terrasse qui domine le Gévaudan, après un bref passage sous la douche pour tenter d'éliminer les traces de dix heures passées au volant, le visage à l'air, buriné par le soleil de l'est de la France.

 

Une petite gentiane, où un rien de zeste de citron a également macéré, a préparé l'arrivée du menu: très savoureuses lentilles du Puy - avec peu de pierres pour faire plaisir à Brassens - et ensuite tripoux et aligot. Dense, efficace, typique: oui Monsieur. Il y a peu de vin en Lozère et celui qu'on m'a donné à goûter récemment est élaboré par un Parigot qui tente de faire pousser merlot et autres bizarreries. Cela manquait quand même de ... jus à mon goût. Il y a très peu de vin dans le Cantal également et ce que j'en ai goûté, y compris le "must" très médiatisé, ne m'a pas plu du tout. Et les vins aveyronnais ne proviennent pas de ce côté-ci. J'aime beaucoup le Marcillac, enfin, quelques bons marcillacs. 

 

J'avais donc jeté mon dévolu sur un Saint-Pourçain - la Sioule n'est pas fort éloignée - à base de pinot mais ... le patron dispose d'une cave plus "select" qu'il propose lui-même aux clients qui le désirent. C'est donc un très bon Beaune rouge de 2009 qu'il m'a présenté, ayant échappé à la poussée urbaine de cette jolie ville: un lieu-dit détenu en monopole, la Maladière. J'ai sifflé la bouteille, moins un - grand - verre pour Christine. Jadis, avec mes camarades des "Amis du Vin" , nous allions nous fournir en Grèves et en Griots chez un vieux vigneron en cache-poussière gris qui prenait des heures à appliquer les étiquettes au pinceau à colle. mais le domaine n'existe plus et le dernier millésime dont j'ai le souvenir fut 1985. 

 

Après une bonne nuit - excellente literie et chambre bien occultée - c'est le petit-déj. qui a fini de nous convaincre: jus d'orange de qualité, choix de thé impeccable et un buffet savoureux avec une note spéciale pour les croissants: B O O O N S. La salle est distincte de celle du restaurant, comme une alcôve qui donne sur la vallée (non, pas de Dana lalilala) et un manège en contrebas. Jeannot-lapin quitte souvent le sous-bois pour venir montrer sa queue blanche et narguer l'épervier de la colline et le milan fauve (venu sans Rémo). 

 

Vous m'avez compris, voilà une étape de plus sur l'axe du Massif Central où je vous recommande vivement de vous arrêter. 

 

 

Un petit secret (de polie chignole, bien sûr):

M. Brunel s'associe régulièrement à des amis

pour acheter une ou deux pièces aux Hospices de Beaune.

Un homme qui pratique si généreusement la charité 

et commence par lui même pour la boire car il est ordonné,

voilà qui inspire confiance et respect.

Il nous a fait excellent accueil. 

 

 

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