JOEL

Le Loir coule dans le fond
Le Loir coule dans le fond

 

 

 

 

 

Eh oui, encore une ...

 

 

 

 

 

 

 

... anecdote. Elle met en scène un très bon copain de jadis: Eric Boschman. La vie nous a fait faire des choix un peu différents et notre entente est moins parfaite. Je continue à aimer sa sensibilité pour le vin, la manière dont il sent les gens et son sens de la provocation vive mais somme toute débonnaire. Une affaire d'odorat, donc, si j'en crois mon choix spontané des mots. 

 

Après avoir patronné la première carte de vins sans aucun Bordeaux, alors qu'il était le sommelier de la Manufacture, à BXL, Eric avait monté avec un pote cuisinier son enseigne à lui, dans le bas d'Uccle: Le Pain et le Vin. Le pain y était excellent, à une époque où tout le monde s'en foutait, et le vin y était surprenant, alors que souvent il ronronnait dans les autres établissements. La table était plus que correcte, parfois un rien négligée, jamais banale. Et les chaises en aluminium vous déchiraient les pantalons tellement leurs rivets faisaient saillie. Le patron aussi, d'ailleurs, a plus d'un titre. On allait là pour Eric et il constituait son propre fonds de commerce, son atout majeur.

 

Un jour, feu mon ami Xavier, des cardiologues invités, et moi y mettions la dernière touche à un projet commun, et la première à notre stéatose hépatique individuelle. Il nous a servi un blanc que je qualifierais de "vif". Or, un cardiologue belge qui se régale aux frais de l'industrie, au début des années '90, ça boit du Meursault Charmes, du pinot gris alsacien - on disait encore Tokay - , du CNP blanc ou bien du Pouilly fumé de monsieur le baron, en douce. Donc, les acidités un peu tranchantes leur font autant plaisir que la visite du fisc sur leur disque dur. Suite à notre réflexion - même si Xavier et moi, dont le disque dur ne contient que des fichiers sur le vignoble, avons torché la bouteille - Eric apporta un "autre vin": du Jasnières de chez Gigou dans un millésime ... délicat.  La tête des rythmologues, je ne vous dis pas! 

 

Moi, Joel, je l'avais rencontré avec sa femme aux  "Caves Particulières" à Champeret ou Versailles (portes de -). Il me semble l'avoir croisé à la Cave des Oblats aussi, tout au bout de Liège, chez le sympathique Roger Michel. mais on remonte à .... pfff, plus longtemps que cela. J'ai eu pas mal de millésimes à lui dans ma cave wemmeloise, mais ils n'y sont jamais restés longtemps. L'allopurinol me permet de jongler avec les pH bas. 

 

Il y a dix jours, vers 11 heures du matin, une 308 de la marque au lion croise à hauteur de Château-du-Loir et je dis à Christine, d'un ton doux et câlin : "Femme, cherche si tu trouves une localité du nom de Jasnières sur la carte". Je ne m'y étais jamais rendu. Et femme trouva un lieu-dit "Les Jasnières", au-dessus de la Chartre-sur-le-Loir. This must be it

 

La suite, c'est une série de photos, dont celle que je vous montre, un repas "folklorique"* à l'Hôtel de France, un détour par la "rue des caves quelque chose" dont le sympathique barman nous avait indiqué la route et mes retrouvailles avec Joel Gigou et sa femme. Eux ne se souvenaient pas du tout de moi (normal) mais j'ai reconnu immédiatement leur discours direct et leur ferveur pour ce métier. On peut dire que Jasnières a vu le jour grâce à eux, comme individualité propre au sein des Coteaux du Loir. 

 

J'ai acheté leur Cuvée Saint-jacques 2014 et un peu du "moelleux" aussi, rare et très équilibré, sur le modèle des Kabinett germaniques.

 

Excellent épisode inattendu de nos premières vacances de ma période post-raisonnable.

 

 

*: la serveuse, très souriante et délicieuse, peut-être une fille de la maison, nous avait zappés au début mais a fait preuve par après d'un caractère très

   "spittant". La formule proposait en plat du jour un "filet d'anon" , sans accent circonflexe. Moi qui mange volontiers du cheval, je n'avais jamais mordu

    dans du baudet que sous la forme de saucisson. Pourquoi pas? Mais notre Ninon a éclaté de rire en m'expliquant que c'est un poisson apparenté à

    l'aiglefin. Qu'à cela ne tienne, rillettes de la Sarthe (délicieuses) et puis ce haddock accompagneront donc mes Jasnières, tendre à l'apéritif et ...    

    "nerveux" (2013 !) en 37,5 cl sur le plat. Ah, Nom de Djeu! 

 

 

 

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