DU VIN DE GARDE

Elodie et Jérôme m'ont pris en sandwich. Pas désagréable !
Elodie et Jérôme m'ont pris en sandwich. Pas désagréable !

 

 

 

 

 

 

 

Oupsss, on a recadré !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Christine a immortalisé mon passage du côté de Ligré.

Elle a commencé à prendre ses premiers clichés bien après l'apparition des pixels.

Des VC (= vieux cons) comme moi ont souvent subi l'école paternelle et parfois le club de photo de leur bahut ou les stages des "Jeunesses Scientifiques", comme d'autres fréquentaient les "Jeunesses Communistes" ou les "Jeunesses Hitlériennes", chacun sa jeunesse. Nous y apprenions "qu'on ne coupe pas les pieds". Actuellement, plus personne ne cadre avec précision, faisant confiance aux logiciels de retouche. Ce n'est plus l'oeil qui prend la photo, c'est Microsoft qui la synthétise. Moi, par incompétence d'une part, et par manque de "RAM" sur mon vieux pc de l'autre, je "photoshope" très peu.

 

Ici, cette très jolie photo - je parle de nos hôtes - m'a été confiée avec un ciel immense et ... des mollets tronqués. J'ai fait de mon mieux pour l'équilibrer mais elle n'en demeure pas moins ... "odd". On pourrait imputer (pas amputer!) notre sourire, à tous les trois, à ces petits poissons chinois qui nous dévorent les squames plantaires ou, moins malicieusement, aux dents acérées de vilains diables de Tasmanie qui nous attaqueraient les moignons.

Qui a des extrémités complètes à me vendre, deux hommes et une femme?

 

Chez ma grand-mère - nourricière - on buvait déjà du Chinon. Et à l'Hôtel de Bordeaux (si mon souvenir est exact), au rond-point de l'entrée dans Tours, maintenant disparu, le "vin maison" (payable) était jadis du Bourgueuil 1949 et 1959, cuvée particulière. Ensuite, mon maître Robert Goffard m'avait initié aux pourpres d'Olga Raffault et d'Ernest, ainsi qu'au Clos de l'Olive avant qu'il ne fût arraché. Moi même, c'est le jus de chez les Baudry, et d'Alliet, que j'avalais. Enfin, avec mes petits camarades des "Amis du Vin", nous avions sympathisé avec les adorables époux Ferrand, qui sont montés plusieurs fois en Belgique pour nous. J'ai encore des magnums de leur Cuvée des Roches Saint-Paul en cave (1988, 1989 et 1990 je crois). Quand le bouchon s'est maintenu, ce vin est resté exquis.

 

Oui mais voilà, le Charlier vigneron n'a plus mis le nez dehors depuis 2005. Et Christine voulait établir un petit "fond de loge" du millésime de naissance de Roman. J'ai donc contacté la moustache la plus ligérienne des victimes du Brexit, Jim Budd, sans trop m'attarder sur son choix de chemises. Sans hésiter, il m'a conseilé d'aller au Domaine de la Noblaie.

Vous trouverez les détails techniques de l'exploitation sur le site, convivial et bien fait.

 

J'ai pris rendez-vous avec Thomas, le collaborateur qui tient le caveau avec beaucoup de jovialité, et il m'a rencardé  avec Jérôme Billard et Elodie. Le premier cité, diplôme d'oenologie en poche si j'ai bien compris - personne n'est parfait - a rejoint la propriété de ses parents en 2003, et Elodie itou quelques années plus tard. Ils sont donc mes contemporains à la vigne. La similitude s'arrête-là. Le domaine est grand, magnifiquement bien tenu, très professionnel et on regarde vers le futur. La production a pignon sur rue et est abondante, avec des rendements corrects sans plus. Tout est pensé, raisonnable et respire le bon sens, le savoir-faire et l'absence de préjugé sectaire. Vous voyez à quoi et à qui je pense. 

 

Nous avons eu la chance de pouvoir déguster la gamme en 2015, un très beau millésime dans cette Touraine que j'aime, et qui est justement à la vente. Je ne vais pas vous assommer de notes de dégustation; je n'en prends plus depuis que j'ai quitté les colonnes d'In Vino Veritas. 

 

Pour "mettre de côté", nous avons surtout retenu la Cuvée Pierre de Tuf (pas encore habillée en ce qui concerne les magnums, malheureusement). Elle a été vinifiée "à la portugaise", dans une cuve taillée à même le tuffeau, à ciel ouvert (petite bâche pour l'hygiène). Elle passe ensuite douze mois en cave dans le merrain. Gros coup de coeur en ce qui me concerne.

 

Nous avons aussi apprécié Le Temps des Cerises, un vin de soif primesautier qui rappelle ce que M. Roussier vinifiait en Anjou rouge au Clos de Coulaine, les bonnes années. Je pense que Claude Papin continue. C'est une expression du cabernet franc qui me plaît. Mais bon, nous étions venus pour du vin de garde ... Passons à la suite donc.

 

Dans le "sérieux" encore, il y a en effet Les Blancs Manteaux, une vieille vigne de coteau sur du calcaire . Ce vin, costaud, mise toutefois sur l'élégance. Ce terme ne veut rien dire en tant que description, mais reflète simplement l'impression que j'en conserve. Rappelez-vous que je ne suis plus "journaliste spécialisé" - je ne me suis jamais présenté comme tel d'ailleurs et n'avais pas de carte de presse - mais un simple épicurien avec 55 ans d'expérience de la dégustation qui vous fait partager ses plaisirs. 

 

Et puis, toujours taillé pour durer, il y a Les Chiens Chiens. Je ne suis pas fanatique du nom mais il désigne un sol d'argile assez dense, les Cornuelles. Comme souvent, le cabernet fournit (entre les bonnes mains) des vins charpentés mais ronds sur ce type de sol, forcément plus humide que les terrains plus poreux. 

 

Christine a été charmée, et elle ramène du vin pour le Titou. J'ai été séduit par l'approche directe de Jérôme et par la gentillesse du couple. En plus, nous avons pu échanger quelques flacons. On me l'avait proposé d'emblée car je n'ai pas le culot de le suggérer moi-même.

 

C'est pourtant mon rêve de toujours:

un Casot troqué contre un Rayas, une Loute pour une Migoua ... ! 

 

 

 

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Comments: 2
  • #1

    Jim Budd (Thursday, 10 August 2017 18:21)

    'chemises' ?

  • #2

    LUC CHARLIER (Friday, 11 August 2017 09:56)

    As it is,I don't remember what I was alluding to. Possibly to humoristic ad poetic French singer, Pierre Perret: "Donnez-nous, donnez-nous des jardins, des jardins pour y faire des bêtises, d'où l'on revient des petites fleurs à la main, quand on a déchiré sa ... CHEMISE".