UNE HALTE CHEZ LES JOYEUSE

Une entrée chez les Joyeuse, sans danseuse. Pour le reste ... no comment.
Une entrée chez les Joyeuse, sans danseuse. Pour le reste ... no comment.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le personnage de l'acteur Depardieu,

dans la vie de tous les jours,

m'indispose.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais il faut lui reconnaître un vrai talent de comédien. Le rôle qu'il a tenu, aux côtés de Patrick Dewaere, de la spitante Miou-Miou et de Jeanne Moreau - qui nous a quittés récemment - dans un film pourtant peu moralisateur - a fait entrer dans l'univers imaginaire de ma génération le terme de "valseuses". Pour certains d'entre nous, le hobby qu'il chérissent le plus les plume souvent de leur bel argent, ils s'offrent une "danseuse". Le couple d'Isabelle et Vincent Nourrisson, lui, s'est investi dans le château des Ducs de Joyeuse (Couiza, Aude). 

 

Nous y avons organisé un repas mémorable - pour nous - à l'occasion de mes 60 ans, comme je vous le racontais ICI

 

Ce grand bâtiment, qui connut ses heures de gloire, mais aussi de déclin, ayant quasiment atteint le statut de ruine au début du XXème siècle après avoir hébergé des gendarmes ou en tout cas leurs cliques et leurs claques - on ne peut pas tomber plus bas - a recouvré son lustre d'antan. Ce midi, sur le coup de 13 h pour être plus précis, nous avons réussi à déjouer tous les pièges du trafic quittant la Méditerranée d'un côté, et plus encore, celui des Toulousains souhaitant la rejoindre pour le long week-end du 15 août , de l'autre, et nous avons atterri sur le plancher d'accès de ma photo. En effet, le sympathique sommelier et homme de confiance du chef Franck Renimel nous avait reçus à Auréville pour notre dégustation quasi annuelle et nous rentrions chez nous, non sans avoir réservé une table dans la cour des grands, qui est aussi celle .... des Ducs, inondée de soleil mais pas torride, grâce à la multitude de petits auvents en forme d'ombrelle chinoise.

 

Vous savez que je ne joue jamais au critique gastronomique - je manie trop mal la malhonnêteté et l'exercice de pique-assiette pour cela - et je ne vous ferai donc pas une description in extenso de ce que nous avons englouti presto. Simplement, le chef de la maison a su "implémenter" - un néologisme idiot pour remplacer "mettre en pratique" ou "réaliser" - les souhaits de la direction (on dit "management", aussi), pour hausser d'un cran encore le niveau de la table, la mettant au service de la beauté des lieux. Si les golfeurs ostentatoires, les happy few de l'ex-URSS, les transfuges fillono-macronistes seront toujours attirés par le cachet du bâtiment et le sérieux de son entretien, les gastronomes exigeants trouveront ici une raison gourmande de faire halte entre Limoux et les fouilles de l'abbé Saunières. Ne cherchez pas, je n'ai dissimulé dans cette phrase aucune contrepètrie. 

 

Pour Christine, ce fut un excellent pigeon de bouche, car, pour une fois, j'ai su résister aux charmes du volatile. Moi, j'ai jeté mon dévolu sur un sympathique petit crustacé à pinces, dont les appendices, justement, ont été présentés en kataifi/kadaïf selon que votre credo sera orthodoxe ou souratique. Curieuse concordance des temps mais je la maintiens: ... novit Deus qui sunt ejus.

 

Après les bulles apéritives - offertes par la maison - nous avons continué dans le luxe, sous prétexte de convenir à la chair de madame et à celle de monsieur aussi: l'Octroi de Gard, millésime 2014. Mon premier Condrieu, je l'ai bu chez ....Bocuse, la seule fois où je me suis attablé chez le Maître. C'était en 1982, je crois, en face-à-face avec celle qui deviendrait la mère de mes deux fils. Il s'agissait de celui de Marcel Guigal, du temps où sa casquette de vigneron était visible à tout un chacun. Il m'a même présenté à son père, en 1986. J'étais venu tout spécialement de Paris, où je hantais le 11ème Est de la tour du CHU de la Porte de saint-Ouen, à cette fin. Après, c'est chez l'adorable

M. Vernay, décédé récemment, que je me fournissais, avant que Cuilleron  ne devînt la vedette de l'appellation. Je ne trouve de qualités aux viogniers que lorsqu'ils ont atteint un certain niveau de "gras", ce qui est rare (maturité, âge de la vigne et surtout rendement), et gardé leur vivacité néanmoins. En dehors de cette appellation, il me semble que c'est l'Ardèche qui commence à nous fournir les meilleurs exemplaires.

 

On reste sur la rive droite du Rhône ... à vol de grive. 

 

 

 

PS: pour les hexagonaux, chez qui cette cérémonie a existé mais sans connaître ni le faste ni la répétitivité de celles qui ont eu lieu en Brabant et en

     Flandres, une JOYEUSE ENTREE fait moins partie des réjouissances populaires, et aristocratiques à la fois, que chez moi. Au jour d'aujourd'hui, avouons

     que la prestance de Flupke de Saalfeld et de sa Mathilde (celle pour qui il demande à la servante Maria de bien vouloir rafraîchir la literie) fait moins

     appel à notre exaltation que lorsque c'était Philippe le Beau et Jeanne de Castille qui défilaient (1496). 

 

 

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