LE CREPUSCULE DES LIEUX

Nos hôtes, habillés de pied en cape, au Grand Cap
Nos hôtes, habillés de pied en cape, au Grand Cap

 

 

 

 

 

 

 

Le (seaside) rendez-vous était pris

depuis plusieurs jours ...

 

(Let's give a kiss) 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le premier épisode de mon récit commence il y a très longtemps. Par deux fois, feu André Parcé m'avait invité au restaurant (étoilé) du Park Hotel de Perpignan. La dernière fois il avait obtenu que le chef Robuchon détache un très bon pâtissier pour venir prêter main forte à la brigade de ce "Chapon Fin". J'avais eu du mal à m'extraire du parking de l'établissement car le Domaine du Mas Blanc avait coulé à flots tout au long de l'excellent repas, me permettant notamment de découvrir une litanie de Rimatges sur les desserts. Merci André, et à bientôt, là-haut. 

 

Des années plus tard, Chistine y obtient une dégustation avec le maître d'hôtel, un peu boudée par le sommelier, et ..."Le Chap'" devient son client.

Nous y avons ensuite fait un repas curieux: une poignée de stagiaires en salle, qui ne savent pas trop quelle table servir, un sommelier absent/présent et le maître d'hôtel charmant, attentif, essayant de rameuter ses troupes. Très curieuse ambiance. Nous prenons le menu de dégustation, dont la mise en bouche contient 5 escargots, comme laqués, sortis de leur coquille et aux antennes dressées: joli, original et succulent ... hormis le fait que c'est la seule allergie alimentaire de Christine (en plus des sulfites). J'ai mangé sa part et on lui a proposé autre chose. Le repas a été parfait. A la fin, Alexandre Klimenko, car c'était lui au piano, est gentiment venu nous saluer. 

 

Dans les mois qui suivirent, la direction espagnole a décidé de fermer la salle de restaurant - difficile de faire vivre un "gastro" à Perpi quand on n'a pas le feu sacré d'un grand chef/patron - et de se concentrer sur l'hôtel.  Et "Klim' ", comme l'appellent ses amis aux Toques Blanches, est tombé sans travail. Récemment, cette belle adresse historique est devenue un Campanile (bref).

 

Sur la colline du phare de Leucate, en pleine zone Natura 2000 et sur un terrain municipal, une structure "à la Philippe Starck" sort alors du sol: endroit magnifique mais accès par une route cabossée et environs dignes d'un terrain vague abandonné. Le Grand Cap est né, et Klimenko en est le chef, son épouse dirigeant la salle. Quelques mois plus tard, il récupère le macaron que Bibendum lui avait décerné à Perpignan. Les critiques sont unanimes: on y mange très bien. De l'extérieur, on est frappé par le côté minimaliste de la décoration de la salle et par les coques en plastique (sans coussin) des fauteuils de jardin achetés chez Leader Price ou un de leurs  cousins , sur le conseil de Coffe sans doute. Nous n'arrivons pas à obtenir de rendez-vous pour une dégustation: la carte est cadenassée par un caviste, sans doute, ou par tout autre groupe d'intérêts financiers. Et effectivement, nous reconnaissons le catalogue d'une société de vente de vin célèbre dans nos départements. Attention, c'est leur droit le plus strict et nous ne pouvons espérer "être partout". No hard feelings

 

Ensuite, malgré les éloges sur la cuisine du chef, les mauvaises herbes envahissent le jardinet, des coulées de rouille se manifestent autour des grilles et sur les murets en béton du bâtiment. La carte ne change plus dans son présentoir extérieur, pâlit au soleil et s'écorne. puis la mairie installe des ... parcmètres le long de la façade (devant un restaurant étoilé loin de tout !). On nous dit que le torchon brûle entre la municipalité et le restaurant ... qui cesse bientôt ses activités. 

 

Je ne peux vous en dire plus mais nous n'avons pas eu l'occasion d'aller y manger.

Pourtant, regardez ma photo !

Suite au prochan numéro de ce blog.

 

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