Les vinifications vont bon train.
Ce soir-là, une fine équipe a rejoint la cave de Corneilla pour un rapide tour des lieux. Rapide, dat zal wel, car cette récolte ne m'a donné qu'une petite cuve de blanc, excellent, une petite cuve de rosé fondé principalement sur du grenache estagellois et un peu d'un succulent grenache noir provenant du Clots d'en Couloms à la limite entre Maury et Saint-Paul-de-Fenouillet.
Fidèle à son poste, c'est Stefke, la compagne (dix ans déjà!) de Loïc, qui a entrepris de piger les baies extrêmement petites de cet or noir: elles passaient intactes au travers du fouloir, réglé au minimum. Son joli minois dépasse (à peine) de la cuve N°1 car elle s'est dressée sur la pointe des pieds. Johan et Loïc commentent le vin nouveau en devenir, l'aîné ayant fait le détour par les P.O. dès son arrivée sur le sol européen. Il a quitté Cape Town pour une quinzaine de jours de visite au cercle de ses vieux amis de l'Ancien Monde du nord. C'est le mère de ces deux-là, en parfaite chaperonne, qui surveille tout cela.
L'enchevêtrement de conduites en plastique renforcé trahit la pauvreté du millésime: les serpentins de refroidissement ne servent à rien et on a encuvé dans des contenants de plus petite quantité, plongeant un "drapeau" immergé dans chacun d'eux, d'où les mètres de tuyaux libres.
Les plus observateurs, qui sont parfois des anciens, parmi vous auront remarqué que la vanne au-dessus de la tête de Stéphanie se trouve par contre en position fermée: je n'ai pas voulu qu'elle trempe dans un moût trop froid, pour le confort de ses petits petons.
"Geen probleem nie; alles word beheer",
comme on dit dans le veld.
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