RETOUR DE LA LOUTE SUR LES LIEUX DE SON CRIME

Elle ne mange pas, mais elle cause
Elle ne mange pas, mais elle cause

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'apéritif

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Virginie avait réservé la table dès le mois de novembre, mais je ne l'ai appris que bien plus tard. En effet, Christophe Comes, le chef de La Galinette, avait accepté de la prendre comme stagiaire à ses côtés au mois d'août dernier. Et notre Poca avait engrangé là une expérience irremplaçable, et sympathisé avec la brigade. Aussi a-t-elle tenu à y emmener Max, son collègue de salle à Jodoigne, ainsi que son frère et sa compagne. Christine et moi nous sommes joints aux dîneurs. 

 

Comme Stéphanie venait de fêter son anniversaire, c'est un 1989 qui ouvrit le bal. Je ne suis d'ordinaire pas fou de vins du Bordelais (longue histoire) et trouve les "sauternes" souvent déséquilibrés. Yquem est un mythe surfait pour les snobs et les m'as-tu-vu fortunés. Mais le trio 1988-89-90 de Château Climens m'avait séduit lors de sa sortie et je possède encore quelques flacons de ce Barsac. On a accepté avec élégance que je l'apportasse, afin que nous le buvassions, bien entendu. Jolie bouteille très équilibrée (acidité) bien à la hauteur de mon souvenir.

 

Vous connaissez mon petit couplet anti-critique gastronomique. Je vous parlerai quand même du plat-phare de ce menu à huit services: un "carpaccio épais" de langoustine au goût extrêmement prononcé, avec agrumes à la clé. Virginie, elle, a craqué pour le suivant: du merluchon archi-frais, son encornet snacké et leur lit de brandade au jus de piperade. Allez, merde aux endocrinologues tatillons: le premier dessert au chocolat crevait aussi le plafond. Un seul reproche: il était tellement copieux qu'il a laissé peu de place au dernier plat: les figues et leur pâte d'amande si savoureuse. Bon, j'ai achevé les assiettes des petits bras. Regardez d'ailleurs le stylo d'Actrapid* à l'avant-plan: il fait grise mine.

 

Du côté bibine, avec la complicité d'Alexis, nous avons bu un Anjou blanc 2004 sorti de la cave de mon camarade Jo Pithon, au côté légèrement oxydatif charmeur, sans pomme blette pour autant, et une autre très belle  expression du chenin: le Chinon d'Alliet, un 2013 sauvé du gel sans doute. 

 

La salle était archi-comble et nous n'avons vu que des visages ravis, sauf un couple de Britanniques partis avant d'avoir été servis: je suppose qu'ils participaient au festival "Visa pour l'Image" et étaient donc ... press-és. Nous avons mis à profit la cadence détendue du service pour jouir de toute la convivialité de cette soirée et c'est sur le coup d'une heure du matin que le chef est venu nous saluer. Moi, j'ai joué les prolongations au fond du parking souterrain Wilson: l'automate a avalé mon ticket et n'a pas voulu que je paie. Il a fallu pas mal d'obstination de ma part pour trouver une parade et mon petit monde a battu le pavé de la rue Payra pendant ce temps-là. Leur digestion s'en est bien trouvée.

 

Excellente soirée dans une excellente maison.

 

 

PS: * un type d'insuline dont vous apercevez l'injecteur orange et bleu sur la nappe.

 

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