Mon collaborateur José Valéro pompe encore.
José est entré chez les pompiers volontaires de bonne heure. Avec le rugby - comme joueur dans les catégories d'âge d'abord, puis comme conspueur d'arbitre-en-chef sur les gradins du stade Aimé Giral par la suite - ce fut la grande passion de sa vie. Actuellement, une ouïe défaillante et un nombre d'années de service considérable lui asssurent une retraite très confortable (tu parles!). Comme il n'actionne plus les pompes anti-incendie, il me prête généreusement ses bras en même temps que son petit pressoir lorsque la quantité de marc à triturer est trop faible pour utiliser un "vrai" pressoir pneumatique.
D'ordinaire, il sort le pressoir pour le "grenache" (vin doux naturel traditionnel) qu'il élabore chaque année pour sa consommation familiale, et parfois pour mon Maury lorsque nous n'en avons que peu. Pour le Rivesaltes grenat, je le mute sur du jus écoulé et ce n'est pas nécessaire.
Hélas, depuis deux années, nous avons été obligés de nous en servir pour mon vin rouge également, tellement les quantités sont réduites, vu les circonstances climatiques. En 2017, j'ai encuvé bien moins de 100 caisses de vendange (même pas une tonne de raisins), qui m'ont finalement livré un peu moins de 5 hl de coule (avant les soutirages d'hiver) et 150 litres de vin de presse, grâce à cet engin, utilisé "à la douce". La proportion élevée de presse, alors que nous ne "serrons" pas fort, s'explique par le fait que les baies, très petites, ont été peu écrasées par le fouloir, d'une part, et aussi par le fait que le chapeau de marc était fort mince, une partie ayant "coulé" dans la cuve, d'autre part. Le raisin du chapeau était donc très humide (tant mieux pour l'hygiène vinique) et celui récupéré dans la masse liquidienne aussi, par force. Du même coup, il n'y avait quasiment pas de lies de débourbage.
Curieuse année.
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