PAR LE POUVOIR DE L'IMAGINATION

Le soleil n'en a plus pour lontemps, dans mon dos
Le soleil n'en a plus pour lontemps, dans mon dos

 

 

 

 

 

 

 

Notre miroir aux al ... batros 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai du mal à m'acquitter de tâches administratives urgentes qui me pèsent, et j'éprouve depuis quelques jours un certain vague à l'âme, une langueur. Nous connaissons tous ce sentiment à l'été finissant et les jours qui raccourcissent nous laissent tout démunis au crépuscule, avec encore plein de choses à faire et aussi le constat d'un peu de temps perdu en cours de journée. Chez moi, le meilleur remède consiste d'habitude à entreprendre un travail avec mes mains, qui ne demande en plus pas trop de réflexion. Je ne parle pas d'une branlette. A mon âge, celle-ci commence à exiger un peu de méthode et de concentration, sous peine de mistiming ou d'erreur de lieu!

 

Mais voilà, je me suis blessé à l'épaule droite en rangeant le pressoir avec José. Sa taille à lui l'empêche de reposer efficacement le mécanisme à crémaillère et cliquet tout en haut de la tige filetée, et j'ai dû faire l'effort tout seul. Ce diable de dispositif pèse autant qu'un âne mort et j'ai dû étirer un ou deux tendons (biceps, triceps, deltoïde), justement du côté où mes trous de conjugaison sont en délicatesse avec mon bien-être. Donc, les activités physiques mettant à contribution mon membre supérieur (le bras, pour faire simple) droit devront attendre quelques jours encore. Même la souris de l'ordinateur constitue un accessoire sensible.

 

Un autre dérivatif est pour moi la lecture. Hélas, ma première visite à un ophtalmologue, l'an dernier, dans le cadre du suivi de mon diabète, a mis en évidence l'existence d'une cornea guttata, plus marquée à droite, et celle-ci évolue vite de manière péjorative. Je n'arrive quasiment plus à lire, sauf dans des conditions d'éclairage parfaites et pour des durées courtes, au prix d'un gros effort d'accomodation. Exit la lecture. Et je ne suis pas candidat, du moins pour l'instant, à une greffe de cornée, et surtout pas dans un système de santé offrant aussi peu de garanties d'hygiène et aussi disparate en qualité que la France. 

 

Il reste donc ... la force de l'esprit. J'assistais il y a au moins trente ans à un concert de luth dans la chapelle protestante du Coudenberg à BXL. Cet instrument peu sonore nous interprétait une transposition des suites pour violoncelle de Bach et, à un moment donné, un tramway souterrain ébranla le bâtiment - le "métro" de la Gare Centrale passe en-dessous - tandis que, au même moment, un multi-réacteur traçait dans le ciel. C'était au mois d'août et toutes les fenêtres du temple avaient été ouvertes. Hopkinson Smith - car c'était lui - s'arrêta de pincer les choeurs en plein milieu d'une mesure pour dire, calmement:

"Il faut, par le seul pouvoir de l'imagination, faire taire les bruits de la ville " ... et de reprendre exactement là où il avait laissé la partition. Splendide.

 

Et bien, moi, je laisse flotter mon imagination sur le Golfe du Lion. 

Force bleue! 

 

 

 

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