PRESQUE DU CABREL

Une chèvre bien équipée
Une chèvre bien équipée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En pays occitan, les patronymes

remontent souvent à la faune:

Cabrol, Cabrel, Chabrol, même combat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais le lien avec mon titre n'est pas seulement formel: nous étions un ... vendredi soir sur la terre, du côté de Bonnanech. Ce coin du Quercy jouit d'un été indien magnifique (28 degrés en fin d'après-midi ce jour-là) mais le paie d'une sécheresse implacable que les agriculteurs maudissent. Il en va de même chez mon âme damnée, Alison, à la Chèvrerie des Chênes. Les parcours de ses biquettes sont déjà très secs et les nombreux hectares de prairie à fourrage bio ne seront pas de trop.

 

Dans un petit enclos à part, elle a parqué deux chèvres qui ne donnent pas de lait, ainsi que ces messieurs. Eux n'en donnent pas non plus. Ce petit monde reçoit son foin, mais pas les croquettes: "Faut pas gâcher!

 

Depuis quelques années, elle a aussi importé du sang "boer"  - on dit beau-haire en France - dans son cheptel, car ainsi les chevreaux de lait constituent une viande de premier choix, même si ce pays ne les valorise pas vraiment. Parmi nos clients, seuls trois ou quatre restaurateurs travaillent la viande de chevreau au printemps. Moi, j'aime beaucoup cela.

 

Je connais Alison depuis 1996, tandis que mon frère Thierry - qui se porte de mieux en mieux - m'avait incité à renouer avec mes anciens camarades du cercle d'escrime fêtant ce jour-là les 65 ans de notre maître d'armes, le champion François Dehez, disparu récemment. Si j'osais, je dirais que la belle Ecossaise était un ... membre éminent du club.

 

La suite fut riche en péripéties: son caractère intransigeant m'a rapproché de mes "vraies valeurs" et m'amena quelques années plus tard à entamer une psychanalyse salvatrice. Elle m'a initié aux finesses du Jazz, que j'appréciais déjà mais sans être un connaisseur. Comme j'insistais pour deviser en anglais avec elle - langue que je possède assez bien pour un étranger -  elle m'a corrigé systématiquement lorsque j'utilisais des tournures peu usuelles, améliorant de manière spectaculaire ma "colloquialité" (néologisme). Elle-même manie un nombre effrayant de langues avec aisance. Enfin, c'est alors que nous étions les hôtes d'Agnès Henry, dans la "chèvre" (déjà) du Domaine de la Tour du Bon, que j'ai fumé mon premier cigare, un robusto de Cohiba. Je pense que nous y passions un réveillon amical loin de nos vies respectives qui fut l'occasion de cet achat au bar-tabac près du Beausset.

 

Nous avons nagé dans les eaux transparentes mais froides d'une courbe du Douro au-dessus de Seixas, alors que les cheminées des maisons englouties par les constructions hydro-électriques affleuraient ou au contraire se discernaient dans la profondeur du fleuve, sous nos ventres, pendant que la famille Symington nous avait laissés seuls, en fin de saison, dans leur bel hébergement de la Quinta do Vesuvio. Magique mais un peu "scary". 

 

Actuellement, alors que le hasard de la vie l'a fait s'installer en élevage caprin, et moi en viticulture, à peu près au même moment et dans le même coin de France, elle est certainement le personnage de ma vie d'avant que je vois le plus. Et comme Christine et elle ont établis des liens très cordiaux, ces rencontres sont toujours joyeuses et ... arrosées.

 

Nous apprécions ses fromages et elle nos pinards.

Ne repousse pas du pied mes petits cochons, Thérèse! 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Philippe Thysebaert (Monday, 16 October 2017 21:57)

    Ménageant la chèvre et le chou, Alison et Léon, puis-je me permettre, Cabrel ou Brassens, ... c'est en effet du même tonneau, même qu'on aime pas le bois(é) à la Coume Majou.