JE BATS MA COULPE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment ais-je pu en douter? 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n'ai reçu (trouvé) qu'hier l'enveloppe de chez Albin Michel que j'attends chaque année à présent avec autant d'impatience que celle du groupe Hachette. Madame Nothomb m'aurait-elle oublié?

 

Eh bien non: "Je pense à vous", m'écrit-elle. A présent, je bats ma coulpe ou, si vous préférez, je me bats le coeur! 

Ceux qui me lisent - ils sont moins nombreux que ses lecteurs à elle - savent que, depuis notre rencontre lors d'une séance de dédicace à la librairie de M. Costes à Perpignan, la romancière me souhaite chaque année la Saint Luc. D'abord, ce fut au téléphone, mais à présent j'ai droit à une lettre manuscrite (et même plus). Je pense pouvoir reproduire celle de 2017, qui ne trahit aucun secret ni n'expose des faits à caractère privé. Sans doute son chapeau à large bord la gêne-t-il pour manier le combiné ou le cornet. Pour le portable, j'ai trop peu d'expérience personnelle. Ou alors, une baronne n'a plus le droit, question d'étiquette, de frayer de trop près avec un manant. Et les vignerons attachent, forcément, beaucoup d'importance aux étiquettes.

 

Cette fois, j'ai aussi eu droit, et de là vient mon "et même plus" à une description détaillée de ce qu'on sait de la vie de mon saint patron, qui aurait été toubib, à ce que dit le Nouveau Testament. Ou bien est-ce l'Ancien, je n'en sais rien? Notre romancière nous fait le beau cadeau de publier un ouvrage par an, les pères de l'église sont beaucoup moins productifs.

 

Et j'ai reçu une copie d'un numéro récent du petit journal édité à Montmartre, où une jeune dame chapeautée s'est fait tirer le portrait et où on évoque In Vino Veritas, mon ancien canard. 

 

A ce stade, je dois faire une confession publique: je lis BEAUCOUP moins qu'avant. Oh, ce n'est pas par manque de temps, d'envie ou d'intérêt. Non fichtre non, mais la première visite de ma vie à un ophtalmologiste a permis à ce praticien de diagnostiquer une atteinte des cornées appelée cornea guttata ou encore la maladie de Fuchs. Ma mère en souffre aussi, alors qu'elle-même était une spécialiste des maladies des yeux et une habile chirurgienne oculaire. En gros, tout se passe comme si nos cornées étaient pleines d'eau, ce qui crée éblouissement, diffraction, voiles devant les yeux et grosse fatigue à la lecture. Il n'y a aucun remède, sauf une greffe de cornée, mais je ne m'y suis pas encore résolu. Par contre, un excellent fauteuil assurant un écart adéquat avec le livre, une lumière de bonne intensité venant de l'arrière et des lunettes traitées antireflet constituent un palliatif de qualité. Je vais m'organiser tout cela, le moment venu - jôô, ten gepasten tijde. 

 

Mais revenons à notre auteure. Please, Amélie, continuez à accepter mes petites taquineries - mon courrier du 19 octobre 2016 en contenait sûrement - je suis peu respectueux des statuts, mais par contre très fort envers les gens. J'ai énormément d'estime pour votre travail et votre talent et me considère "verni" de recevoir ainsi de la correspondance venant de vous.

 

A l'année prochaine, j'espère ...

 

 

PS: beaucoup de personnes, même en France, m'exhortent à écrire un bouquin, arguant sans doute du fait que mes chroniques descriptives contiennent peu de fautes

     d'orthographe, chose devenue exceptionnelle chez les djeuns. On m'a même envoyé un "L'orthographe, c'est la science des imbéciles". Ah bon!

    Oui mais voilà, je n'ai aucune histoire à raconter et manque complètement d'imagination. Cela suffit pour devenir Prix Nobel de littérature si on est un dissident d'une     république de l'Asie centrale tout-à-fait inconnue, ou une révolutionnaire diabétique opposée au marxisme décadent de l'un ou l'autre despote. Mais moi, j'admire      

    plutôt Naipaul, Coetzee ou Garcia Marquez ... et je suis loin du compte.

 

 

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