Quelques commentaires sur la
période de "bizutage".
J'ai appris en écoutant France Info ce midi, de la bouche d'une dame dont le discours me rappelait les interventions de Madame Boutin et qui est une des responsables d'une assoc' qui passe son temps à s'opposer aux cérémonies d'intégration des étudiants au sein de leur institution d'enseignement supérieur - à l'âge adulte donc, que cette pratique est interdite en France depuis 20 ans, passible d'une amende lourde (7.500€ si j'ai bien retenu) et d'emprisonnement, sans compter l'inscription sur le casier judiciaire et l'exclusion de la faculté.
Une enquête judiciaire est en cours dans le milieu de la faculté de médecine de Caen, où le bizutage semble persister malgré l'interdiction et où cela ne plaît pas à certains. Qué n'affêr!
Il me semble, mais nous y reviendrons plus loin, que, sous deux conditions: (i) que le consentement de la "victime" soit réel, ce qui n'est pas facile à établir, j'en conviens et (ii) que les épreuves ne mettent pas en danger la santé physique et le bien-être moral, qu'il n'y a aucune raison pour interdire à un adulte en pleine possession de ses moyens de se livrer à des divertissements à caractère initiatique.
Ma foi, prendre un nourrisson innocent et lui flanquer de l'huile ou que sais-je d'autre sur le front au-dessus d'un font baptismal, dans le froid, en proférant des paroles lithurgiques totalement absconses en présence de drôles d'officiants qui portent des tenues bizarres ne me paraît pas fort différent. Et le pauvre chou n'est certainement pas consentant.
A bas la calotte!
J'ai connu (et je pense rencontré pour la première fois) la mère de mes deux fils lors du "baptême" organisé pour les étudiants de deuxième année de l'école vétérinaire de Cureghem, vers ... 1976-77, par-là.
Le fond de ma pensée - je ne me suis pas fait "baptiser" en première année pour cette raison - est que ces jeux d'enfants gâtés, fils de bourgeois pour la plupart, sont un signe de classe dépassé qui n'a plus lieu d'être et que c'était déjà le cas il y a 40 ans. Après, libre à vous d'y participer et je me suis laissé convaincre en deuxième candidature par des camarades qui ont "subi" cela en même temps que moi. J'en garde un bon souvenir, sauf pour la température extérieure, car j'y ai contracté une solide bronchite!
A Bruxelles, on appelle cela "le baptême" chez les francophones et "den doop" chez les Flamands (ontgroening en Hollande), bien que ces deux facultés se réclament du libre examen et sont en fait un repaire de francs-maçons et d'athées anti-cléricaux plus ou moins actifs. Les cérémonies ont lieu autour de la fête de Saint-Verhaegen, le fondateur de l'université, vers le 20 novembre.
In een note(n)dop, on m'a chargé dans un fourgon, abondamment abreuvé de mauvaise pils allongée d'eau ("un demi" en français) et débarqué en catimini devant un des lions de pierre (froid!) qui trône devant la façade de la Bourse de BXL où j'ai dû (avec un poignée de comparses) nettoyer au confetti le cul de l'animal, nu et en vitesse, avant que keuf ne pût être averti par la population supposée s'en formaliser. Le but n'est pas de se faire embarquer ce jour-là. Je n'ai malheureusement aucune photo de cet épisode.
Ensuite, on m'a raccompagné vers l'ancienne salle du Disco Rojo, un cinéma devenu à l'époque salle de spectacle ou
night-club, à la rue Blaes. J'y ai reçu de quoi me réchauffer, et même plus, et ai retrouvé d'autres compagnons en provenance d'autres épreuves, dont Rodolphe Schreuer que vous avez déjà aperçu sur ce blog, un excellent camarade devenu cardiologue depuis lors.
Nous avons été intégrés dans un petit spectacle dénudé, bon enfant, moitié scabreux, moitié érotique: pas de quoi fouetter une bite de cheval, même mort. Ensuite, la nuit s'est prolongée par un "T.D.", abréviation de thé dansant qui caractérise les nuits étudiantes où la musique sert à trouver une partenaire à son goût, ce que j'ai fait je crois. Honnêtement, j'étais tellement saoul à la fin que je ne me souviens plus de l'épilogue. Je m'en excuse a posteriori auprès de l'élue d'une nuit.
Me souviens plus de rien ... je venais d'avoir 19 ans, 365 jours de trop pour la belle Dalida.
Est-ce si grave que cela?
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