"V" COMME FAINEANT

"Le bon moment"
"Le bon moment"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon regretté maître d'armes nous enseignait

le "bon moment" pour faire les choses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici aussi, j'ai dû faire preuve d'un peu de patience pour ce cliché, sans autre "trucage" qu'un brin de cropping.

 

Le soir, surtout quand j'ai passé beaucoup d'heures devant un ordinateur (administration, vente ...), j'aspire à aller me balader. Quand nous habitions constamment à Corneilla, il nous fallait rouler longtemps avant de trouver un site de balade plus intéressant. Je ne partage en effet pas l'avis de Robert Louis Stevenson qui pensait que l'important dans les voyages, c'est de bouger. Moi, c'est ce que je vois qui compte d'autant que je tire peu de plaisir physique de la marche en elle-même.

 

Au départ de LF, des trajets de 10-15 km nous emmènent vers des panoramas très variés, et les travailleuses du bord de la nationale nous saluent gaiement au passage, en plus. C'est presque un Assimil de roumain ou d'espagnol latino-américain gratuit.

 

Il y a trois jours, je pensais aller arpenter la jetée de "la Nouvelle" mais j'ai dépassé le giratoire qui y mène. Qu'à cela ne tienne, l'étang du Doul et avant cela le bassin de l'ancienne saline de Peyriac-de-Mer nous ont offert leur sentier sur pilotis et leurs myriades de moustiques. Le Marc de ce blog avait jadis poussé le fauteuil roulant de la vioque par bancs de sable et par ornières, plutôt que par monts et par vaux, sur ce parcours.

 

Comme je traînaillais en arrière - Christine, elle, marche for the sake of walking - ... soudain, par-dessus l'étang, j'ai vu passer les oies sauvages. Je suppose qu'elles s'en allaient vers le midi, la Méditerranée. Moi, je regardais le bleu du ciel et je me sentais bien, si vous voyez ce que je veux dire. Elle m'a alors crié : "Delpèche-toi!"

 

J'ai dégainé le 85 mm (petit capteur) et clic-clic-clic, une rafale de pixels. Par chance, plusieurs V d'oies sauvages sont passés en succession et l'un d'eux a choisi de s'interposer entre la lune et moi alors que, à l'autre horizon, le soleil se couchait sur les collines. Sur les collines exactement. Ciel bleu profond, orangé des ventres palmipédiques, argenté discret du croissant de notre satellite: c'est joli, non? 

 

Contrairement aux coureurs cyclistes qui décuplent leurs forces en roulant en file indienne et androstéronienne, changeant régulièrement de leader afin  que seul celui-ci doive supporter l'effort de vaincre la résistance de l'air et de créer la traînée aérodynamique, les oiseaux migrateurs adoptent une formation en V, se décalant l'un par rapport à l'autre et ne synchronisant pas leurs battements d'ailes. Ils profitent ainsi d'une force résultante favorable à leur progression, utilisant les turbulences créées par les ailes des congénères. Des ingénieurs ont clairement établi cette synergie, arrivant même à modéliser le phénomène. Par contre, des individus élevés d'abord en captivité et mis ensuite sur les couloirs de migrations ont également suivi ce système, sans modèle parental préalable. On ne sait pas encore ce qui leur donne ce savoir instinctif.

 

Dommage que l'Education Nationale ne dispose pas de ce système

pour enseigner l'orthographe aux petits Français ou aux francophones de Wallonie.

On naît loing du conte.

 

 

 

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