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TC découvre - avec beaucoup d'ironie - la Cuvée TC, SA cuvée en fait
TC découvre - avec beaucoup d'ironie - la Cuvée TC, SA cuvée en fait

 

 

 

 

 

 

 

 

Tel l'enfant présenté à Marie,

c'est la Cuvée TC qui ouvrit les yeux de "Thierrie"

à son réveil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N'y allons pas par quatre chemins, les verres progressifs de la photo - "Varilux" in de volksmond -  ne rendent pas le regard particulièrement éveillé ni intelligent, même pas chez mon frérot. Mais il eut tôt fait d'établir le rapprochement entre ses initiales et le cheval islandais stylisé de l'étiquette. Par contre, 2016 ne lui évoqua pas grand chose: sans être acalculique - il présente même quelques concrétions vésicales - les chiffres trouvent encore difficilement leur place dans son esprit, soit que le cortex les rejette, soit que le circuit de Papez n'en ait gardé qu'une image rudimentaire. 

 

Je suis à présent à même de vous donner des nouvelles valables de l'état de mon frère, sans rien révéler qui enfreignît le secret médical, grâce à mon entrevue avec la neurologue qui le suit, et dirige la structure de revalidation de l'hôpital Brugmann. Elle m'a retracé l'historique de son "couac", m'a montré toutes les images et m'a donné des données pronostiques aussi authentiques que possible.

 

Il revient de très loin, beaucoup plus loin encore que ce que j'avais imaginé. Mon désespoir (à peine voilé) au retour de ma toute première visite aux soins intensifs de Jette était bien fondé, tout autant que ma joie des progrès spectaculaires qu'il a réalisés par la suite. Sa neurologue traitante dit avec beaucoup de réalisme qu'il a fait 70 % du chemin, ce que moi j'avais traduit la dernière fois par "Thierry est redevenu Thierry". Personne ne peut affirmer à ce jour qu'il parcourra jusqu'au bout les 30 % qui restent, récupérant ainsi ad integrum toutes les facultés - supérieures chez lui - qu'il possédait à 30 ou à 40 ans. Mais on sait que chaque petit progrès à présent le rapproche de la "normalité". On sait aussi qu'il faut compter en semaines le temps qui passe.

 

L'humour de Thierry, ses sarcasmes, son cynisme ... tout ce qu'on aime en lui, sont de retour. Par contre, il nous joue la comédie quand la vie le confronte aux handicaps qu'il n'a pas encore récupérés. Il m'a bluffé moi-même. Plutôt que d'accepter que certains potentiels lui échappent encore, il se trouve des raisons pour l'expliquer. Ceci irrite un peu son entourage immédiat et peut constituer un frein, dans une certaine mesure, à son amélioration progressive. Mais ne soyons pas plus pressés que le tempo: chi va sano va piano. C'est de l'italien, le pays de la joie et de l'optimisme, mais aussi de la commedia dell'arte.

 

Me voilà donc un frère rassuré: la récupération est en bonne voie. Il me tarde de le voir entrer dans un programme "ambulatoire" où ergothérapie, orthophonie, physiothérapie et ... testing - on déteste cela dans la famille - se passeront dans une sorte de centre de jour alors que son "temps libre" ne sera plus hospitalier. Pour le moment, son indépendance incomplète ne le permet pas encore. Et il s'emmerde à l'hosto, ce qu'on peut comprendre. Mais bon, je me suis emmerdé moi-même pendant plus de 25 ans sur les bancs des écoles successives tout au long de mon cursus ... et pourtant.

 

J'avais espéré pouvoir l'héberger quelques semaines sous la tramontane d'Occitanie mais il faudra d'abord qu'il réintègre un cadre plus familier, sans qu'un environnement "étranger" ne retarde son adaptation. Ce sera pour plus tard.

 

Nous avions projeté un gueuleton de haut niveau - vous verrez prochainement sur ce blog que les convives pressentis ont fait bonne chère sans lui mais en son honneur tout de même - et nous sommes allés prendre ensemble un repas italien ma foi fort correct à la place. Ce juge de paix des activités sociales m'a rassuré sur le comportement de Thierry: il lit la carte, commande ce qu'il aime, le mange, le commente et ... finit par ne pas se resservir afin de préserver sa digestion. S'il était un homme d'affaires, ces "skills" suffiraient à son activité professionnelle. Mais comme il est au contraire  honnête homme, il en faut un peu plus pour fonctionner et nous devrons faire preuve d'un peu de patience supplémentaire. 

 

 

Go go, Thierry, Thierry B. Goode! 

 

 

 

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Comments: 2
  • #1

    Enrique (Thursday, 16 November 2017 22:48)

    Je connaissais ta plume et depuis longtemps l'amour fraternel que tu portes à Thierry mais ce soir,je voulais te communiquer l'appaisement et le sourire que tu m'as fourni. Ça fait beaucoup de bien de lire de belles et bonnes choses sur TON frère .... Surtout venant de ta part!!!! ;-) merci Luc

  • #2

    LUC CHARLIER (Thursday, 16 November 2017 23:08)

    Merci, amigo. Thierry a toujours été le "golden boy" de la famille, sans que j'en conçoive aucune amertume. Au-delà des coups de poings nombreux que nous avons échangés, il a aussi été mon meilleur ami, notamment pendant la période où nous étions tous deux de jeunes adultes. J'ai eu beaucoup de peine à voir cette belle machine abîmée, cette intelligence détruite, cet humour délicieux disparu. J'ai à présent l'impression d'une résurrection de sa part, qui sera aussi le point de départ d'une complicité retrouvée. Je me fous complètement qu'il soit mon frère. Ce qui compte, c'est que c'est un chouette type!