PAS SI SÛR

 

 

Pour moi? 

 

 

 

 

Mon projet initial d'installation, présenté par le bureau comptable qui m'a suivi, a été refusé par plusieurs banques. J'ai donc "choisi" celle qui l'a finalement accepté.

 

Les deux anecdotes que je vous rapporte sont exemplatives, et vraies à la virgule près. Il est probable que les Français trouvent cela normal.

Le pays du droit acquis et de l'incurie professionnelle mettra des décennies à évoluer ... s'il y arrive.

 

On ne peut plus déposer d'espèces dans la plupart des agences. Je comprends que cette mesure vise à assurer la sécurité des agents - et accessoirement des visiteurs, les cochons de clients - et ne m'insurge pas. Les solutions alternatives passent par un automate, qui n'existe pas partout d'ailleurs: il y a donc des banques où on ne peut ni trouver ni déposer de l'argent. Ennio Morricone: au secours! 

 

D'abord, on trouvait deux tiroirs qui acceptaient vos billets, ou vous en donnaient.

A l'agence de Pézilla, dont je dépends, cette machine n'est pas installée. Je suppose qu'elle est trop complexe à faire fonctionner ou à sécuriser. A la place, pour les "pros" seulement (c'est quoi, un pro?) une enveloppe archi-complexe, qu'on se procure par avance et avec des codes à rentrer, peut être déposée dans un automate spécial. Il faut avoir l'esprit "fonctionnaire" pour y arriver et maîtriser la logique hexagonale. C'est bizarre comme le pays de René Descartes n'arrive pas à fonctionner sur un mode rationnel comparable à celui de  toutes les autres nations européennes. Mais c'est sûrement cocorico qui a raison, cet autre "peuple élu".

 

"Toute une banque pour vous".

 

Un club d'oenophiles parisiens, livré par mes soins lors d'un voyage vers la Belgique, a eu l'amabilité de me payer comptant, m'en voyant tout content, et en liquide. Ne souhaitant pas garder trop longtemps des billets dans la nature, car la prudence fait partie de ma nature, j'ai tenté de verser la somme correspondant à ma facture sur le compte du domaine. Illusoire "hors zone". 

 

A Millas, agence la plus proche de la mienne, l'appareil était ... indisponible (un vendredi, avant le week-end). L'employée m'a expliqué, très aimablement, que le technicien y travaillait mais qu'on ne pouvait pas dire combien de temps l'intervention durerait. Et que non, elle n'était pas habilitée à encaisser. Si je voulais bien aller à Ille-sur-Têt (15 km, impossible de se garer près de l'agence) ou au Soler (idem) ....

 

"Toute une banque pour vous".

 

Je suis donc allé à Leucate (autre département mais même caisse régionale), où un autre type d'appareil est en service. Les explications affichées sont absconses et sommaires et l'enveloppe ad hoc - disponible, c'est déjà ça - nécessite un niveau d'études plus élevé que le mien. Nous étions sur l'heure de midi - pardon l'heure de table! - et le rideau métallique ajouré qui sépare le secteur central de l'agence des "communs" destinés au public était tiré. Toutefois, on ne perdait pas un mot de la conversation tenue de l'autre côté. Je témoigne de bon coeur que  je n'ai pas assisté à du harcèlement sexuel. J'ai alors timidement demandé au travers de la cloison comment m'y prendre. On m'a répondu: "Nous sommes en pause et vous n'avez qu'à lire l'affichette". Sur mon insistance, l'aimable "banquier" (également courtier en assurance) au service de la clientèle m'a répété: "Je vous dis que je suis en pause et je ne perdrai pas une minute de plus à vous répondre". C'est vrai qu'il risquait autrement de faire 35 heures et 3 minutes cette semaine-là, moins ses pauses cigarettes, les pauses pipi et les "formations". Qu'il crève! 

 

"Toute une banque pour vous".

 

J'ai gardé l'argent par devers moi et suis allé, 24 heures plus tard, à ... Millas à nouveau ou un modèle de machine différent avait été installé entretemps, facile à utiliser je le concède. L'intervention du technicien de la veille avait sans doute été peu concluante, menant au remplacement de l'automate. Ou alors, ce remplacement était planifié ... en plein vendredi après-midi! Vive l'organisation "à la française".

 

Je précise toutefois que parmi la dizaine de conseillers qui ont suivi mon dossier en autant d'années - je pense qu'on pratique le leasing pour le personnel! - la plupart étaient aimables et efficaces. L'un d'eux a été lamentable: ventre énorme, cheveux gras, toujours en retard et jamais en ordre avec les documents; sympathique toutefois. Mais ce n'est pas ce qu'on demande d'abord à un banquier: regardez chez Rothschild, ils ont longtemps gardé Macron. Trois ou quatre parmi eux ont été parfaits, par contre, mais je ne les ai jamais  "conservés" plus de quelques mois. Ma conseillère actuelle, sans flatterie, est une perle: efficace, inventive, disponible et toujours souriante. Quand nous quittera-t-elle? 

 

"Toute une banque pour vous",

peut-être, mais certainement pas pour moi.

 

 

 

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