DIFFICILE DE NE PAS LE FAIRE

 

 

 

 

 

 

Ces deux là signent un visage de la France

presque disparu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean d'Ormesson m'a toujours surpris, et Mitterrand aussi. 

Je n'ai plus adhéré au personnage (fabriqué de toutes pièces)  du second cité dès qu'il a enterré pour de bon le programme commun de la gauche, qui l'avait pourtant porté au pouvoir en 1981. Vous déciderez vous-même de la date de  cette rupture, mais elle eut lieu au début de son premier mandat.

Le personnage du premier, qui colle sans doute parfaitement à sa vraie personnalité, avait des côtés sympathiques et même charmeurs.

Je l'ai parfois entendu sur des plateaux de télévision - j'étais à l'époque téléspectateur - mais n'ai jamais lu aucun de ses ouvrages.

 

Les deux présentent tant de points communs, et on nous dit qu'ils se fascinaient mutuellement.

Le pouvoir des politiciens semblait attirer un peu le romancier, tandis que l'homme politique admirait les gens de lettres.

Monsieur d'Ormesson se réclamait du général de Gaulle, tandis que Mitterrand fut son adversaire politique. Mais je crois, vu de l'étranger, qu'il était également gaulliste à son corps défendant.

 

Ce matin, les chroniqueurs nationaux saluent en l'académicien un "esprit français", dont acte.

 

Je pense que tous les deux - et c'est leur honneur - étaient des "Européens" convaincus au-delà de la grande idée qu'ils se faisaient de leur pays. Moi aussi, j'adhère à l'Europe, sinon à une certaine idée de "grandeur" pour les nations (n'importe lesquelles), même si ce montage en forme d'usine à gaz doit urgemment être revu, rééquilibré et assaini.

 

J'ai cru un temps à la volonté redistributive de Mitterrand et ai rapidement été déçu. Il a un mérite pourtant: il a laissé se développer l'action de Robert Badinter, un homme admirable. C'est aussi sous ses deux septennats que la FFF a si bien préparé la coupe du monde que l'équipe nationale a finalement gagnée en 1998 (sous Chirac ...  soupir). *

 

Je n'ai jamais rien attendu de la part de d'Ormesson et il ne m'a donc pas déçu. Bien au contraire, son esprit vif, sa répartie, son humour et ce petit "je ne sais quoi" au parfum désuet d'Ancien Régime m'ont souvent amusé. Dommage qu'il ne fût point de mon bord.

 

Un vrai personnage du patrimoine français vient de disparaître.

 

 

 

*: on ne peut pas rester éternellement sérieux, digne et solennel (sauf les vrais cons)

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Philippe Thysebaert (Tuesday, 05 December 2017 14:49)

    Léon voit juste et tire au but, l'astérisque en penalty tel une étoile.. de Noël ?!? "Presque disparu" ... Dommage ou pas ?