BOOK OF CUCURON

Repue et fière, la Mina
Repue et fière, la Mina

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'était déjà arrivé dans l'Ariège* ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi dernier, sur le coup de 8 h 30', un pick-up quittait LF, emmenant à son bord Léon et la vioque, direction la Belgique avec étape en gare de Cucuron, aux Baux-de-Provence et à Mornas (les Adrets). Dormir au chaud près de la CN du Tricastin m'a toujours fait "bander": le césium 137 prolonge parfois la vie de mes propres érections d'une ... demi-vie considérable (30 ans!). Je vous rassure, on a bu du meilleur vin que ceux de Grignan-les-Adhémar.

 

Mais j'anticipe: quittons l'A7 à Sénas, filons vers Mallemort et Mérindol, passons la Durance plusieurs fois et puis hop!, un petit salut au tambour d'Arcole. On longe l'église de Cadenet, on laisse Lourmarin sur la gauche et nous voilà à la vasque romaine (bof!) devant

"La Petite Maison". Le 4 x 4 se parque de lui-même à l'emplacement réservé (GIC) et ma passagère se dirige cahin-caha vers le restaurant. point de Camille pour nous accueillir, mais un Christian et son collègue, surpris de nous voir de si bonne heure. Ils n'ont pas encore enfilé les chaussettes noires - c'est Johnny qu'on enterre, pas le Schmoll - ni la tenue réglementaire  mais, qu'à cela ne tienne, les bulles font vite leur apparition pour leur cliente habituée. Comme le dit le menu, "car on n'a pas encore trouvé mieux pour faire la fête". Si votre Léon ne partage pas forcément cet avis, ma mère était toutefois ravie (elle aime Mozart, Wagner, Count Basie et les Beatles dans leurs morceaux écrits comme des ballades). Je dois avouer que le champ' maison - sans doute beaucoup de chardonnay - est élégant, frais et sans amertume.

Moi, en hommage au chanteur abandonné, je siffle coup sur coup trois Picon-bières â-queux (même pas vrai), aligne un rail et avale ma dose de DHEA. 

 

Nous choisissons le menu du jour ... celui avec le perdreau (la cuisse en ballotine farcie au foie gras est une merveille). L'alternative, dont le lièvre façon Antonin Carême et façon sénateur Couteaux, nous aurait emmenés trop tard dans la journée. En plus, nous l'avions déjà goûtée. Néanmoins, si j'avais été seul, puntje-puntje-puntje ( = ...).

 

Les mises en bouche arrivent ... lentement, mais nous ne sommes pas pressés, d'autant que la salle se remplit peu à peu. Une ravissante jeune femme et un proche occupent la table voisine mais malheureusement la première citée me tourne le dos. Pour une fois que Christine n'est pas là, j'aurais pu mater tout à mon aise, avec la complicité tacite de ma mère: mon défunt papa a fait ça toute sa vie (sans autre conséquence) et mes fils ne sont pas en reste. Il y en a qui harcèlent - je désapprouve cette attitude sans aucune réserve  - nous on reluque (= "lonken").

 

Et puis, une fois les commandes prises, la cuisine envoie presque toutes les tables en même temps, con brio. On s'est régalé, avec en point d'orgue - ma mère tolère J-S Bach et moi j'en suis un inconditionnel - le dessert aux agrumes, subtil et savoureux, terminant sur une fine touche acidulée. 

 

Nous descendons et le chef émerge de la salle du bas ... où un séminaire de cuisine (il en donne beaucoup) regroupe au moins une douzaine de convives, qui bien sûr festoient après avoir studieusement marmitonné sous les conseils éclairés et débonnaires d'Eric Sapet. Dame, ils sont venus pour cela!

 

Nous lui disons combien on a été heureux chez lui, pour la ennième fois. Ma mère rend souvent visite à une amie à Esparron, sur le Verdon, et ces dames ne ratent alors pas une occasion de longer la Durance et le Grand Luberon afin de bien manger ici.  Nous y avions en outre fêté l'anniversaire de Thierry il y a deux ans.

 

M. Sapet a eu la gentillesse d'offrir à ma mère le livre, dédicacé, où il fait justement la chronique détaillée de ses leçons du samedi matin.

Il nous apprend aussi, comme pour s'excuser, que toute la cuisine du jour a été réalisée sur une seule plaque à induction et au four! En effet, le gaz a connu un problème technique et le plombier appelé à la rescousse (un samedi matin de bonne heure) a monté un détendeur inadéquat ... pulvérisant d'un seul coup, un seul, tous les gicleurs du piano de cuisine. Bonjour le stress, avec une dizaine de couverts en salle et quasiment le double en séminaire!  Cela explique le petit temps de latence en début de repas. Par contre, bravo pour le professionnalisme, aucune cuisson n'était approximative et le reste a suivi comme ... un pet (de nonne) sur une toile huilée.

 

Le chef et la Mina ont partagé une étreinte chaleureuse**,

Je l'ai ensuite hissée à bord du pick-up

et nous sommes partis dare-dare vers les Carrières de Lumière.

Mais ça, c'est une autre histoire.

 

 

*: à Tarascon-sur-Ariège, un client occasionnel (Le Manoir d'Agnès), qui occupe la très jolie propriété ayant appartenu aux Péchiney du temps de leur splendeur, nous    

    avait servi (lentement mais très correctement) un menu à plusieurs services (avant-veille de Noël, quarante couverts dans la salle), tout à l'électricité car le détendeur

    du propane avait ... gelé.

**: cet homme est aussi généreux que sa cuisine: un bonheur de compter un client comme celui-là.

 

 

 

Write a comment

Comments: 0