WELCOME TO CANTALOUPE ISLAND

Deux sourires pour un anniv', et un 100% sémillon ...
Deux sourires pour un anniv', et un 100% sémillon ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre Herbie Hancock et Manu Chao,

mon titre hésite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis rentré de Belgique, après un crochet par les autorités académiques de néphrologie de Marvejols, avant-hier, et nous avons repris la route derechef, et non de Louvier. Notre Civale empilait une unité de plus sur son compteur annuel et je l'ai emmenée admirer le féerique spectacle 2017 des Carrières de Lumières. Nous y reviendrons. 

 

Tant qu'à faire, voilà l'occasion rêvée d'aller déguster la cuisine du pape du melonisme, Jean-Jacques Prévôt. Nous avions déjà pu tâter un aperçu de ce délice lors d'un déjeuner en 2014, mais un "vrai" repas du soir, à l'aise et détendu, manquait encore cruellement à nos papilles. J'ai réservé une chambre d'hôtes chez la sympathique Mme Jonot, un peu en dehors de la capitale du melon ... charentais. Eh oui, Cantalupi, Lectoure ou Cavaillon: même combat. Après avoir "sukkelé" (en Brusseleir dans le texte) à la nuit tombante entre  la gare de Cavaillon, la D2, le village de Roubion et le hameau dénommé Trente Mouttes (?), après y avoir posé nos bagages et pris un moment de repos, nous avons rejoint l'accueil adorable de Sandra-Rose, à la fois maîtresse de maison, chef de salle et sommelière.

 

Elle forme avec son père un duo tout-à-fait particulier et fort complice. Mon ami Yves (celui de ce blog) et sa charmante fille Céline reproduisent identiquement le même rapport, fait de chaleur, de respect et de connivence. Personne mieux qu'elle n'est capable de "sentir" le vin qu'il faut pour magnifier la cuisine de papa. Il faudra qu'Yves - un gourmet - nous y accompagne un jour. C'est d'ailleurs envisageable. 

 

Devant la pauvreté de l'offre en champignons cette année (sécheresse), le menu à thème à déjà basculé sur ... la coquille Saint-Jacques, pour le plus grand bonheur de Saint-Brieuc, son complice. Et nous n'y voyons pas d'inconvénient, hurlant : "Armor, a(r)mor" à s'en fendre la glotte. Vous connaissez mon petit couplet sur les critiques gastronomiques - je ne les apprécie guère, ces cuistres et ces pique-assiettes - et je ne vous la ferai pas. Simplement, le troisième service de ce menu a été réellement magique: une espèce de bouchée hésitant entre la crêpe Suzette, le gratin dauphinois, le gâteau à la carotte du Punjab et la gaufre de Liège sert de "side-dish": la douceur amère de l'écorce d'orange (un bel oxymoron), la saveur caressante de la carotte (non non, pas de digression coquine à la Brassens) et le couple pomme de terre / beurre forment un ensemble jamais rencontré. L'assiette principale, elle, vous pose les noix du bivalve sur une barigoule bien méditerranéenne, avec en plus de l'huître (ferme et très iodée), de la betterave rouge et une feuille d'huître végétale, tandis qu'un jus assez court (l'eau de l'huître et les bardes de la coquille, je suppose) vous rehausse encore l'ensemble. Ajoutez une escalope de foie gras sous le tout et ... ça part dans tous les sens, mais sans heurt. Nous avons fait beaucoup (trop?) d'excellents repas depuis quelques mois mais ce plat-ci restera dans nos mémoires - Christine est d'accord - par sa puissance et son originalité.

 

Le mot est lancé: originalité. Jean-jacques Prévôt est un chef étoilé de longue date, mais il cumule également plein d'autres cordes à son violon ... d'Ingres. Si Gilberto Gil  incarne, de la prison jusqu'au maroquin ministériel, le tropicalisme, notre chef est lui le porte-drapeau du melonisme, mouvement artistique qui englobe sa peinture, les objets décoratifs qu'il imagine et sa cuisine, très influencée par le cucurbitacée. II s'implique aussi dans beaucoup de manifestations à caractère éducatif et social au niveau régional. Enfin, un santon à son effigie a été réalisé, canotier mâtiné de Panama fiché sur le crâne, comme il se doit.

 

En point d'orgue, c'est Sandra-Rose, plutôt que le facteur ("Cherche, Médor, cherche!" *), qui nous a offert la dernière surprise pour accompagner le dessert: un Sauternes (en bio) élaboré entièrement au départ du sémllon, sans chaptalisation ni cryo-extraction et ... exquis.

 

Finalement, Cavaillon c'est le faubourg de LF par l'A9, qui ne sert désormais  plus de périphérique à Montpellier pour écouler son heure de pointe,  et je pense que nous devrons aller plus souvent prendre nos repas en banlieue ....

 

Merci à Sandra-Rose et à son père pour la gentillesse de leur accueil

et pour la finesse et l'originalité de ce qu'ils nous ont proposé.

J'espère que Christine fêtera bientôt à nouveau son anniversaire! 

 

 

*: orgue ... et facteur, vu? 

 

 

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