DIFFAMATION, CONNAIS PAS

Nouveau pictogramme en langue mandarine: course cycliste
Nouveau pictogramme en langue mandarine: course cycliste

 

 

 

J'ai déjà eu l'occasion d'affirmer

que la notion de diffamation

me paraît absurde.

 

 

 

 

 

Bien sûr, la loi pense différemment. mais la loi est faite par les riches et les puissants, pour les riches et les puissants, et de telle sorte que les avocats puissent se remplir les poches à l'envi.

 

Parfois, on fait une affirmation mensongère, en pleine connaissance de cause et à dessein. Ce n'est pas de la diffamation, c'est du mensonge ou un faux témoignage. Si j'accuse mon voisin de m'avoir volé un objet précieux alors que je le détiens encore, c'est un mensonge. Si je dis qu'il est malhonnête homme, c'est simplement une opinion. J'ai le droit de l'avoir et de l'exprimer. Il a droit de se défendre et de me contredire. Voilà comment je conçois la liberté, d'expression ou autre. 

 

je précise que je me suis toujours bien entendu avec mes voisins et que le cas ne s'est jamais présenté.

 

Toutefois, si mon voisin est plus riche que moi, il portera plainte pour diffamation, engagera un avocat efficace (donc malhonnête, c'est obligatoire en cas de procédure litigieuse) qui obtiendra du tribunal un montant à titre de réparation du préjudice moral subi, doublé sans doute d'une amende et peut-être même d'une compensation pour préjudice médical, car on trouvera un praticien véreux pour attester que la partie adverse a déclenché une dépression réactionnelle, corroborée par l'expert psychiatre désigné. 

 

Et je serai de la revue. Donc les pauvres se la ferment.

C'est le but recherché afin que les riches puissent continuer librement leurs exactions.

 

Pendant des années, j'ai dit calmement qu'un grand nombre de sportifs professionnels avalent des substances interdites, parfois pour des raisons médicales douteuses et ils disposent alors de dispenses officielles, véritables passe-droits. L'asthme, la bronchite chronique et les infections respiratoires virales constituent des prétextes parfaits. Je pense qu'un asthmatique chronique devrait au contraire s'abstenir de pratiquer un sport de compétition: les aveugles ne conduisent pas de TGV! 

 

Bien plus, j'ai dit, et je n'ai pas changé d'avis, que le cyclisme professionnel alignait des performances telles qu'elles semblaient inimaginables sans l'aide de dopage. Certains m'ont rétorqué que je n'avais pas le droit d'avoir cet avis si je n'étais pas capable de le prouver par A + B. On a fait revenir Galilée sur ses découvertes, pourtant exactes, en le menaçant aussi. "Eppure etc ....". Bien plus, j'ai nommément mis en doute la "propreté " de l'un ou l'autre "champion" en particulier, dont un multiple vainqueur du TdF de nationalité américaine.Personne ne m'a poursuivi non plus, je le reconnais. On connaît la suite.

 

Et maintenant, c'est un Britannique qui déroule devant nous identiquement le même scénario, identiquement.

Dans une vie antérieure, j'ai prescrit des tonnes de "Ventolin", le salbutamol. C'est une drogue efficace pour lutter contre certaines manifestations asthmatiformes et elle est assez bien tolérée. En dehors de cette indication, elle ne sert quasiment jamais, sauf pour des troubles aigus du métabolisme du potassium, rarissimes et potentiellement mortels, totalement incompatibles avec un effort physique même modéré. Ah oui, on s'en sert aussi pour retarder un accouchement, ce qu'on appelle une tocolyse. C'est rare chez un coureur cycliste pro, même dans le cyclisme féminin ...  

 

Connaissez-vous l'AUT? Cette Autorisation d'Utilisation à des fins Thérapeutiques lève l'interdiction de certains produits lors de traitements médicaux. Eh bien, une AUT existe pour administrer conjointement des corticoïdes et du salbutamol aux cyclistes en exercice. Il semble - je ne peux pas le prouver mais les chiffres doivent bien exister dans les fédérations - que cette AUT est fréquente, très fréquente dans les pelotons, sur base de traitement de crises d'asthme.

 

Il est ahurissant qu'un sport aussi exigeant soit pratiqué de manière professionnelle, et au plus haut niveau, par une grande quantité d'hommes atteints d'une affection pulmonaire chronique si invalidante*.

 

De qui se moque-t-on? 

 

* Je signale que l'asthme bronchique constituait, au moins de mon temps, une cause irréfutable de dispense de service militaire.

 

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