MOI AUSSI, J'Y ETAIS

Une mise au vert
Une mise au vert

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un accueil attentif,

un matelas confortable,

un départ trop matinal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà comment je pourrais résumer mon dernier passage à l'Hôtel du Château de Tour-en-Sologne.

 

Au début de l'année, Christine et moi avions logé dans cet endroit, que seul le village gracieux de Bracieux sépare du Château de Chambord, lieu de repos de la famille Macron qui y célèbre à bon compte anniversaires et fêtes de Noël. Certains préfèrent le Fouquet's ou le Divellec: c'est laissé au bon plaisir du prince.

 

Or donc, mardi dernier, toute la Gaule belgique était plongée dans la neige. Toute? Non, un petit village d'irréductibles Vloêminghe' voyait déjà fondre les flocons et la côte normande, après la Picardie, m'offrait une voie royale pour rejoindre l'Orléanais. Le vieux quatre cylindres en fonte élaboré par Ford il y a presque 50 ans ronronnait à son régime de croisière (3.000 rpm pour 10 l de gasoil aux 100 km) et je filais bon train. Hélas, si Malherbe réjouit Boileau par sa venue, les abords de Dreux et de Chartres signèrent, eux, le glas de ma bonne progression. Fin de la zone aménagée - il n'y a qu'en France qu'on peut lire ça ! - et début d'un entrelac(s) de travaux sur la chaussée, de rétrécissements et de giratoires, que la nuit tombante rend très pénibles à mes cornées minées par la maladie de Fuchs. 

 

Madame Beucher m'avait pourtant indiqué la route (cette fois, je venais par le nord): " Filer vers Blois et, à hauteur de Mer, suivre Chambord puis c'est facile.". Oui mais voilà, quand on ne voit pas Blois et qu'on ne réalise pas que Tours est fait du même bois, on se casse la pipe et se trompe d'endroit dans les forêts solognotes.

 

J'ai malencontreusement dépassé l'embranchement, suivant mon itinéraire habituel, mais ai continué en comptant gagner Chambord par Lamotte-Beuvron, chère à Marie-Paule Belle. "Quand on circule dans les p'tits patelins, on n'en devient pas plus malin ...  " et, si j'ai bien traversé

La Ferté-Beauharnais, je me suis retrouvé bien plus tard à ... Romorantin. Il était passé 21 heures et je n'y voyais plus rien, de fatigue. Je refuse d'utiliser un GPS, qui rend les gens encore plus cons, et il m'était devenu impossible de lire la carte - ne parlons même pas des poteaux indicateurs, dépourvus de tout contraste. En France, une voiture sur dix a au moins un "code" qui ne fonctionne pas et une sur trois possède des projecteurs mal réglés. En outre, l'égoïsme et le non respect de l'autre qui caractérisent ce pays encouragent les conducteurs à rouler en pleins phares. J'en ai pris, moi, plein la gueule pour regagner Cour-Cheverny et, de là, ma litière et mon picotin. Il était 22 heures. 

 

J'avais tenu la patronne, très agréable au téléphone, au courant de ma progression et nous avons décidé - ma fille est du métier - de bonne heure de laisser la cuisine frotter les cuivres et d'abandonner un plat froid dans ma chambre, avec un litron d'eau gazeuse et de blanc du coin. La terrine aux trompettes de la mort, faite maison, m'a revigoré et la part de Tatin m'a permis de rejoindre Morphée avec l'accord satisfait de Langerhans, comme sur mon île déserte.

 

Merci à l'hôtelière et bonnes vacances à elle.

Mon petit doigt m'a dit que c'est vers le Pérou que son mari et elle

iront dépenser les sous que M. Macron leur laisse

tandis qu'il dépense les nôtres et ceux des Rothschild au Château de Chambord.

Mutatis mutandi et sic transit gloria mundi ... 

 

 

 

 

 

 

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