PAS A ELISE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ceci n'est pas tout-à-fait

un conte de Noël.

Mais c'est presque déjà ma 

"Lettre à Marie-Louise".

 

(vous pouvez cliquer sur le lien)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma bagatelle à moi, également sur le mode mineur, fait suite à son interrogation: "Où trouver ce nectar en Catalogne nord?"

Et le fait que son patronyme rappelle furieusement une célèbre appellation à vin doux ajoute encore du quinquina à l'affaire.

 

Il existe une confusion dramatique concernant ce breuvage: Renaud Séchan, un des rares survivants, avec Manu Chao, de la petite cour à Mitterrand, prétend que " ... le Picon-bière, même les Belges s'y aventurent pas". L'allusion célèbre de Marius (les fameux quatre tiers), la bibine à Zézette dans "Le Père Noël est une ordure", la boisson du "Singe en hiver" (je n'apprécie pas plus Belmondo que Hallyday, ils sont du même cru) et la légende du "Picon-vin blanc" sont entrés dans l'inconscient collectif des francophones, des francophiles et franchouillards. Il n'y a pas chevauchement systématique de ces catégories. 

 

C'est un certain Gaétan Picon qui a popularisé l'usage de cette boisson, additionnée de gentiane, de quinquina et de jus d'agrumes, lors de sa vie en Algérie. L'eau insalubre y occasionnait pas mal de paludisme et on s'était rendu compte que des boissons alcoolisées additionnées d'extrait de quinine amélioraient la situation. Pour les colons belges au Congo, c'est le whisky qui remplissait (sic) cette fonction. 

 

Cet "inventeur" (invenire = trouver), né à Gênes (1809) alors française - il n'y avait pas de plaisir - avait contracté lui-même cette parasitose dans les années 1830. Auparavant, il avait appris les procédés de la distillation en région marseillaise. En somme, tout a commencé par de l'auto-médication, une forme d'exercice illégal de l'art de guérir. Pour en revenir au chanteur de la gauche caviar: "Mano medica illegal".

 

Mon contact personnel avec cette boisson remonte évidemment à "Bobonne", ma grand-mère maternelle, qui m'a fait grandir sinon élevé.

Elle buvait du "Mandarin-curaçao" ou du "Picon-curaçao".  J'ai ensuite perdu la trace de ces étiquettes de couleur vermillon (mention "boisson à l'orange") ou jaune canari (mention "boisson au citron"). 

 

L'autre soir, arrivés tard dans un hôtel-restaurant en face de la CN du Tricastin, nous sommes passés très vite à table pour éviter que la cuisine ne doive nous attendre, un peu hors saison. Ma mère et moi avions fait bombance à "La petite maison de Cucuron" quelques heures auparavant et, à peine attablée, la vioque (87 ans) déclara au serveur: "Moi, je n'ai pas faim. Vous m'apporterez une bouteille de Perrier et ... un double Picon-vin blanc". Et il fut fait selon ses désirs.

 

Personnellement, j'ose un Picon-bière de temps à autre.

 

C'est pour améliorer l'iconographie de ma déconologie que j'ai fait figurer sur le cliché, outre la figurine photogénique d'Iphigénie la jardinière férue de phytothérapie, une bouteille de la cuvée "Jambe de Bois" et de la "Oude Geuze".

Jambe de bois fait allusion à un homonyme, "Charlier met t' awten biên", un invalide effectivement porteur d'une prothèse, qui servait un canon mitraillant les Hollandais (beurk) dans le parc de Bruxelles lors du soulèvement de ma ville natale contre l'occupation des hommes d'Oranje. Cette bière de force moyenne (8 vol% en alcool) et d'un joli ambré, combine une touche maltée marquée et la finale amère d'un bon houblon. C'est tout moi: la force et la finesse ...

Oude Geuze, le produit-phare d'Armand et de ses successeurs (en attente d'un site web bien parachevé pour la brasserie Drie Fonteinen), est le résultat du vieillissement de trois lambics (au moins) d'années différentes. Pour moi, elle est l'archétype le plus réussi de la "sour beer".

 

Joyeux Noël à vous, MLB, Feliç Nadal.