ARTHUR ET LE LOUP

Curieuse rencontre
Curieuse rencontre

 

 

 

 

 

 

Sur une musique de Sergeï Majofiev

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un beau matin, Arthur s’approcha de la porte du jardin, revenant des espaces verts au sommet de la colline. Sur la plus haute branche d’un pin parasol était perché un petit oiseau, étrangement son ami. "Tout est calme ici" gazouillait-il gaiement. Un canard arriva bientôt en se dandinant, tout heureux qu’Arthur n’ait pas fermé la porte du jardin. Il en profita pour plonger dans la mare stagnant au milieu du terrain après les grésils de la veille.

 

Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser sur l’herbe près de lui.

Mais quel genre d’oiseau es-tu donc, incapable de voler?" dit-il en haussant les épaules.

Ce à quoi le canard répondit : "Et quel genre d’oiseau es-tu donc, toi qui ne sais point nager?"

Et il plongea dans la mare sur le champ.

 

Ils discutèrent longtemps l’un et l’autre, le canard pataugeant dans la mare, le petit oiseau voltigeant par-dessus.

Soudain, quelque chose dans l’herbe attira l’attention de tous : Arthur qui s’approchait en rampant :

"L’oiseau est occupé à discuter. Je vais en faire mon déjeuner." Et, comme un voleur, il avançait à pattes de velours.

"Attention! ", cria le canard - et l’oiseau aussitôt sur l’arbre se percha - lançant au chat, du milieu de sa mare, des "coin-coins"  indignés. Arthur rôdait toujours autour de l’arbre en se disant :" Est-ce bien la peine de grimper si haut? A peine serais-je arrivé que l’oiseau se sera envolé. "

 

Tout à coup, grand-père apparut. Il était mécontent de voir qu’Arthur était allé au pré. "L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu? " Arthur ne fit aucun cas des paroles du grand-père et déclara qu’il ne faut pas avoir peur des loups, ce en quoi il n’a pas complètement tort.

 

A peine Arthur s’était-il éloigné qu’un gros loup gris sortit effectivement de la forêt. En un éclair, le chat remonta dans l’arbre. Le canard, lui, se précipita hors de la mare en caquetant. Mais, malgré tout ses efforts, le loup courait beaucoup plus vite que lui. Le voilà qui se rapprocha, le rattrapa, s’en saisit et … l’avala d’un seul coup,

Gloups.

 

Voici à présent où en est le tableau: le chat est assis sur une branche, l’oiseau sur une autre, à bonne distance bien sûr, tandis que le loup fait le tour de l’arbre et les regarde tous deux avec des yeux gourmands.

 

Quelques instants plus tard, devant la porte du jardin (voir illustration), Arthur observait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Les quelques planches en teck, sur lesquelles reposait le loup, luisaient fraîchement d’huile de lin jusqu’au pied du mur. Arthur inspecta les lieux et remonta finalement dans un arbre.

 

Alors, Arthur dit à l’oiseau :

Va voltiger autour de la gueule du loup mais prends garde qu’il ne t’attrape."

De ses ailes, l’oiseau touchait presque la tête du loup qui sautait furieusement après lui pour l’attraper.

Oh que l’oiseau agaçait le loup ! Et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais l’oiseau était bien trop adroit et le loup en fut pour ses frais.

 

Pendant ce temps, Christine  prit une corde et y confectionna un nœud coulant. Elle la descendit alors tout doucement. Elle attrapa le loup par la queue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentant pris au piège, se mit à faire des bonds sauvages en tentant de se libérer.  Mais Christine attacha l’autre extrémité de la corde à l’arbre, de sorte que les bonds furieux du loup ne firent que resserrer le noeud.

 

C’est alors que des chasseurs descendirent de la colline. Ils suivaient les traces du loup depuis quelque temps et tiraient des coups de fusil en pagaille. De vrais chasseurs, en somme. Arthur leur cria du haut de son arbre :

"Ne tirez pas. Le petit oiseau et moi, nous avons déjà attrapé le loup. Aidez-nous plutôt à l’emmener chez Titou pour ses étrennes."

 

Imaginez à présent  la marche triomphale : Christine marche en tête, suivie des chasseurs qui traînent le loup et, fermant le cortège, le grand-père et Arthur. Le vieil homme, mécontent, hoche la tête en disant :

"Ouais ! Et si Christine n’avait jamais vu le loup, que serait-il arrivé ? "

 

Au-dessus d’eux, l’oiseau voltige en gazouillant :

Comme nous sommes braves, Arthur et moi. Regardez ce que nous avons attrapé ..."

 

(Pastiché à LF, 28 décembre 2017)

 

 

 

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