JE NE RENIE RIEN

Yes !
Yes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n'ai pas toujours été burdigalophobe,

ou en tout cas "bordeaux-abstinent".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Simplement, au milieu des années '80, et certainement à la fin de cette décennie, la morgue mais aussi le manque de parler vrai des gens - nombreux - qui me recevaient, et assez bien d'ailleurs, a commencé à me déplaire. En même temps, osmose inverse et autres procédés, contre-vérités et marketing à outrance, diminution générale de la qualité (liée à l'augmentation des rendements, notamment) se sont installés. Et moi, j'ai déserté les propriétés, les dégustations, les voyages de presse. Cela ne leur a d'ailleurs pas porté préjudice. En même temps, je n'ai plus acquis grand chose après 1986, ou tout au moins 1988.

 

Un trio fait exception, en provenance de Barsac: Château Climens 1988, 1989 et 1990. D'ordinaire, je trouve que les moelleux du Sauternais (et de cette région au sens large) manquent d'équilibre, par leur relativement faible acidité. Ce n'est bien sûr qu'un avis. Même Yquem, que j'ai eu l'occasion de déguster plusieurs dizaines de fois (privilège de caste du chroniqueur de la presse écrite, à une époque où cela comptait encore un peu) ne m'emballe pas. Je n'ai pas écrit que ce n'est pas bon. Surfait serait le mot adéquat.

 

Vous connaissez également mes préventions contre les produits phyto-sanitaires, la chaptalisation, la cryo-extraction etc ... 

 

Oublions tout cela: j'ouvre de temps à autre un des trois millésimes cités, dont il me reste à présent quelques bouteilles seulement. Elles coûtaient à l'époque un millier de FB environ (= 40 euros). 

 

Ce 1988 m'a fait un joli apéro, ce midi (à Christine aussi), avec quelques mendiants et des pistaches grillées. Ensuite, j'avais confectionné une terrine avec le restant du chapon de Noël, un peu à la mode d'un pain de viande et des lentilles vertes du Lauragais ont complété notre pitance. Le vieil or du moelleux, son nez d'encaustique discrètement teinté de térébinthe et d'eucalyptus, son soyeux et sa finale légèrement douce sans amertume ont convenu à mon plat. Comme quoi!

 

En l'absence de Gilette (tout bu!), si ma prose vous rase,

apportez foi à ma parole d'ordinaire peu clémente: 

ce Climens est exquis.

 

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