Je vous ai parlé ICI
de la "montée" du Grand Cap.
Voici notre excellent "souper".
A l'hiver dernier, trois mois à peine après la reprise de l'établissement, Christine et moi étions allés manger le "petit menu", appelé Ecume, à la table d'Erwan Houssin et de sa pâtissière de femme, Pamela, au Grand Cap. Une fantastique soirée, sans aucune fausse note, dans une salle qui, il est vrai, ne servait que quatre ou cinq tables, par un maussade soir de novembre. Nous avons plusieurs fois voulu y retourner mais ... complet. Il y a à présent dix jours d'attente pour obtenir une table.
Sachant cela, j'avais réservé à temps pour la venue du Yves de ce blog et de Carla, l'impératrice de la gambas et de l'étrille philippinaise. C'était sans compter sur la visite bienvenue des "tauliers" de la chambre d'hôtes ariégeoise, Les Ninouninettes, qui nous ont fait la surprise d'une visite audoise. Le chef, attrapé au téléphone avec 24 heures de préavis, a réussi à pousser les tables un petit peu et à ajouter deux couverts.
Vous savez que je manque d'arrogance (quoique) et de fatuité pour faire un critique gastronomique digne de ce nom mais je vous parlerai quand même de cette espèce de décorticat de king crab (araignée e mer) délicatement parfumé au yuzu - merci Monsieur Bachès - et parsemé de ces petites billes croquantes que sont les oeufs de poisson volant. Extrêmement fin et unanimement apprécié à notre table. Ensuite, nous avons jeté notre dévolu (et nos mâchoires) sur le merlu de ligne et le loup de mer. La cuisson-vapeur, juste à la limite du "presque cru", nous a charmés: tendre, moelleux, savoureux et chaud; la perfection. Moi, j'aime le poisson qui a "goût à poisson" et ce fut le cap - euh, pardon, ce fut le cas.
Les desserts ont été somptueux. Vous les choisissez dans tous ceux de la carte, qui valent largement le prix élevé qu'ils affichent (pas loin de 20 euros). Il y a un vrai travail de pâtissier et leur présentation est très réussie. En outre, ils s'accompagnent d'un "pré-dessert" et de "post-desserts" en quantité effrayante: mignardises, bonbons, guimauves, chocolats, caramels ... un supplice pour mon stylo à insuline, qui a dû piquer, et piquer, et piquer!
La salle était comble et le personnel de service, un peu "juste" suite à un arrêt maladie impromptu (événement hélas endémique dans la restauration), s'est occupé de tout ce petit monde avec gentillesse et professionnalisme, sous l'oeil attentif de la jeune chef de salle. Sans que nous ayons eu à "rouspéter", elle s'est excusée spontanément du délai relativement long avant la prise de commande (une petite heure quand même). mais nous étions venus là entre amis, pour passer un bon moment, et le magnum de carignan blanc qui a accompagné notre repas nous a permis de patienter sans s'impatienter, tant nous pratiquons la mère de toutes les vertus avec application. Par contre, dès que notre "ticket"* fut arrivé en cuisine, le repas s'est enchaîné à la perfection et nous avons fini en même temps que les autres clients, sans devoir se dépêcher. Bravo aux brigades des deux côtés de la porte à battants.
Bon, en même temps, cette adresse est gérée par deux vrais pros et je pense que,
si le macaron ne vient pas avec le Guide 2018, c'est que les inspecteurs
de Bibendum ne savent plus reconnaître les bonnes tables.
*: Ma fille et ses collègues (étoilé Michelin dans le Brabant Wallon) ont eux par contre "zappé" le plat principal d'une table de deux couverts
la semaine dernière, pendant une demi-heure. La cuisine a sans doute elle-même égaré le bon. C'est en voulant apporter les couverts pour
le ... fromage, que la Loute a découvert le pot-aux-roses. Il restait à s'excuser auprès des clients ... et la salle était archi, archi-comble!
Le chef a réparé au plus vite et son engueulade fut modérée. En même temps: "N'avait qu'à pas perdre le bon, na!".
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