ILS EN RIENT ENCORE

Copyright Dr vét P. Verhegge
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Vous les avez déjà aperçus ICI.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce cliché-ci, pris par une estimée convive, me rappelle un moment marquant de la vie familiale et scolaire: une a-nec-do-te! 

 

Mon grand-père maternel, Hector, était instit' mais aussi licencié en pédagogie, qualification rare pour un natif de 1902. A ce titre, il dirigea l'école communale N°7 d'Etterbeek, celle de la rue Beckers, près du Pont aux Vaches qui menait à l'avenue de la Couronne, dans le quartier de l'ancien HM (hôpital militaire) de BXL.

 

J'y ai fait mes primaires: on appelle ainsi toute la scolarité qui précède le niveau du "collège" pour les Français. Quand j'étais petit, cela allait chez vous de la onzième à la septième, incluse. En Belgique, cela prenait une année de plus et on comptait de 1 à 6. J'étais obligatoirement premier de classe, pas du tout du fait de mon intelligence supérieure, mais bien parce que c'était une exigence parentale, sous peine de sévices démesurés. Par contre, un condisciple, Claude Greiner, me contestait souvent cette position, avec la complicité tricheuse de notre titulaire de classe, M. Milleville, qui "arrangeait" sa docimologie en sa faveur. L'ordre venait d'en haut, Mme Greiner exerçant des pressions variées sur la hiérarchie. Je ne m'en suis aperçu que vers la fin et ne peux pas en apporter la preuve. Même si la loi n'est pas d'accord avec moi, je n'accepte pas la notion de diffamation. Pour moi, on peut TOUT dire et aussi faire des procès d'intention. La condition expresse est que l'autre soit dans la position de se défendre.

 

Malgré cela, le dirlo, un ancien instituteur du temps de mon grand-père, m'avait retenu comme candidat de l'école pour une émission de télévision à la "RTB", A Vos Marques. Une série d'épreuves départagent des candidats et désignent un gagnant final ... en noir et blanc.

Des éliminatoires avaient lieu près de la Place du Sablon, et je ne les ai pas franchi(e)s, me montrant notamment très faible à un exercice de "lecture silencieuse". Curieusement, l'absorption rapide de l'essentiel d'un récit ou d'un texte, suivie de sa mémorisation, est devenu, je crois, un de mes points forts d'adulte. Nous dirons que je manquais de maturité.

 

Un bien pour un mal: à la fin de cette prestation, M. Pleek (c'était le nom du chef d'établissement) m'a emmené manger des viennoiseries chez le pâtissier Wittamer. C'était ma première rencontre avec ces artisans remarquables. Je précise qu'il ne m'a infligé aucune maltraitance: avec les prêtres et les enseignants, il faut se méfier. Regardez le président de la république, qui en porte encore la trace.

 

Mon frère, qui lutte pour le moment afin de recouvrer toute son indépendance, a suivi un parcours différent. Lorsque j'ai changé d'école pour aller au "collège" moi-même, on dit l'athénée en Belgique, il a dû suivre le mouvement et a été inscrit à la section préparatoire

(= primaire) du même établissement scolaire. Il a quitté un instituteur qu'il chérissait et qui le chérissait en retour pour atterrir dans la classe d'un sinistre atrabilaire approchant de l'âge de la retraite et qui ne chérissait que sa vieille Volvo ou Saab vintage - si mon souvenir est bon. Thierry était lui un vrai premier de classe, beaucoup plus vif d'esprit que son frère aîné, votre Léon. Et il profitait à la maison des victoires sur l'autorité parentale que mes combats avaient obtenues avant lui: 19 mois nous séparent. Pour mes vieux - oui, la vioque de ce blog et son mari de toujours, mon défunt père - éduquer consistait à dompter. Sur ce point, ils appartenaient encore au 19ème siècle et d'avoir connu la seconde guerre mondiale n'est pas une circonstance exonérante. 

 

Après cette pénible expérience, il hérita de LA terreur de l'école: Joseph Verdeyen. Celui-ci croyait à peu près aux mêmes valeurs que ma famille, chérissait l'ordre et la performance, maintenait une certaine discipline et une discipline certaine, et imposait un niveau de qualité élevé à tout le monde. Mais il le faisait avec impartialité, constance, amour des élèves et humour. Ses résultats pédagogiques étaient remarquables: à part pour les cancres totaux, il tirait le meilleur de chacun.

 

Evidemment, le courant est passé immédiatement avec mon frère: de ce terreau remarquable, il a su tirer de bon poireaux. Et Thierry a été retenu pour "A Vos Marques" également. Lui a réussi les éliminatoires et s'est retrouvé derrière le petit écran, toujours en noir et blanc. Il a été bon, sauf pour l'épreuve d'orthographe. On proposait cinq mots contenant un redoublement de consonne, notamment "proffeseur" (sic) et "dificcile" (re-sic): il les rata tous les cinq, défiant le calcul des probabilités le plus pessimiste.

 

Si vous aviez vu la tête de Jeff ...

Je pense que c'est de cela que ma mère et lui rient encore, un gros cinquante ans plus tard.

 

 

 

 

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